https://wikithionville.fr/api.php?action=feedcontributions&user=Santilli+Corentin&feedformat=atomWikithionville - Contributions [fr]2024-03-29T08:12:11ZContributionsMediaWiki 1.41.0https://wikithionville.fr/index.php?title=%C3%89glise_Notre-Dame_de_l%27Assomption&diff=16594Église Notre-Dame de l'Assomption2013-08-01T13:24:48Z<p>Santilli Corentin : </p>
<hr />
<div>[[Fichier:E18.jpg|thumb|Vue aérienne du quartier Saint-François et de son église|right|500px]]<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Introduction''' ==<br />
<br />
Entre 1942 et 1943, sous l'[http://wikithionville.fr/index.php?title=Thionville_sous_l%27Annexion Annexion de Thionville], les Allemands prennent la décision de construire une laiterie. Les travaux, cependant, ne s'achèvent jamais. <br />
<br />
<br />
[[Fichier:E27.jpg|thumb|L'église : une ancienne laiterie|left|400px]]<br />
<br />
<br />
Il faut attendre 1954 pour que la laiterie incomplète soit réhabilitée. La ville, soucieuse d'offrir aux habitants du quartier Saint-François une église plus proche que [http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Maximin_de_Thionville Saint-Maximin], entreprend la conversion de la laiterie en lieu de culte. Monseigneur Schivre, curé-archiprêtre de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Thionville Thionville], s'implique activement dans cette démarche.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''L'oeuvre d'Ulysse Gémignani''' ==<br />
<br />
L'une des premières œuvres d'art de l'église arrive en novembre 1954, sur commande de Monseigneur Schivre. Réalisée par [http://fr.wikipedia.org/wiki/Ulysse_G%C3%A9mignani Ulysse Gémignani], cette pièce représente le [http://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9sus-Christ Christ]. Il s'agit du premier crucifix à orner le bâtiment.<br />
<br />
<br />
L'artiste a dû tenir compte de plusieurs critères, lors de la sculpture de son oeuvre. Celle-ci, accrochée au-dessus de l'[http://fr.wikipedia.org/wiki/Autel_(religion) autel], devait en effet être bien découpée dans la lumière de l'église. C'est pourquoi ''Christ en croix'' a été réalisé tourné sur le côté, le dos visible aux yeux de tous, accroché uniquement par les épaules.<br />
<br />
Un bois exotique, l'[http://fr.wikipedia.org/wiki/Milicia_excelsa iroko], en provenance d'[http://fr.wikipedia.org/wiki/Abidjan Abidjan], a servi à la réalisation de l'oeuvre. Gémignani a travaillé pendant plus de deux ans sur son projet, ôtant le coeur de l'iroko pour faciliter le modelage du bois.<br />
<br />
Il a taillé le corps du Christ dans une bille de bois pesant plus de deux tonnes et demi, large d'un mètre vingt. Le résultat final pèse 400 kg. Quant à la croix, haute de 5m et large de 3m50, elle pèse plus d'une tonne.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:E29.jpg|thumb|''Christ en croix''|center|300px]]<br />
<br />
<br />
Deux câbles, chacun en mesure de supporter une tonne, relient la croix à la voûte du bâtiment. Les ouvriers des entreprises Schnitzler et Gil prennent en charge la suspension de l'ouvrage.<br />
<br />
<br />
Le mercredi 24 novembre 1954, Monseigneur Schivre, bénit le chef-d'œuvre d'Ulysse Gémignani. <br />
<br />
<br />
[[Fichier:E14.JPG|thumb|Crucifix et orgue, dans le fond|left|350px]]<br />
<br />
<br />
Mais le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_de_Rome Grand Prix de Rome] offre à nouveau ses services au quartier [http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Fran%C3%A7ois Saint-François], deux ans plus tard. Derrière une cabine de bois, montée sur un échafaudage dressé devant la façade de l'église, l'artiste s'applique à la réalisation d'une nouvelle oeuvre. Il finit par dévoiler aux [https://fr.wikipedia.org/wiki/Paroisse paroissiens] une statue de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Vierge_Marie la Vierge], taillée à même la pierre du bâtiment.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:E9.JPG|thumb|Vierge sculptée|right|500px]]<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''La chorale de l'église''' ==<br />
<br />
Notre-Dame de l'[http://fr.wikipedia.org/wiki/Assomption_de_Marie Assomption] reçoit la [http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9n%C3%A9diction bénédiction] de l'[http://fr.wikipedia.org/wiki/Dioc%C3%A8se_de_Metz évêque de Metz], Monseigneur Heintz, le 4 novembre 1956.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:E15.JPG|thumb|Nef de l'église|center|350px]]<br />
<br />
<br />
En septembre 1959, le dirigeant de la chorale de la paroisse Saint-François, M. Martin, aspire à créer une phalange de jeunes garçons, afin de compléter la chorale adulte. Ce recrutement aurait pour intérêt d'embellir les futures cérémonies organisées au sein de Notre-Dame de l'Assomption.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Les trois premières cloches''' ==<br />
<br />
Afin de contribuer au rayonnement de l'église Notre-Dame de l'Assomption dans le quartier, la paroisse de l'abbé Canuel prend l'initiative de la doter de quatre [https://fr.wikipedia.org/wiki/Cloche cloches]. Un grand mouvement s'organise autour de ce projet, les paroissiens étant invités à décider du nom des ouvrages, à contribuer à leur achat et à signer le [http://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_d'or Livre d'Or] du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Presbyt%C3%A8re presbytère]. Cette décision fait suite à l'achat, par les paroissiens, d'une [http://fr.wikipedia.org/wiki/Citro%C3%ABn_2_CV 2 CV] à leur abbé, incapable de se rendre sur le lieu de la messe les journées enneigées (Républicain lorrain du 14 novembre 1960).<br />
<br />
<br />
[[Fichier:E11.JPG|thumb|Le presbytère|right|300px]]<br />
<br />
<br />
L'annonce est finalement faite le mercredi 22 mars 1961 par le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_R%C3%A9publicain_lorrain Républicain lorrain]. Lors de la cérémonie du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Dimanche_des_Rameaux Dimanche des Rameaux], Monseigneur Célestin Schivre, initiateur de la conversion de la laiterie du quartier Saint-François en église, bénira les trois cloches nouvellement arrivées. La quatrième reste dans l'attente de la réunion de fonds suffisants.<br />
<br />
<br />
La volonté paroissienne a d'ailleurs primé. Les cloches portent les noms les plus cités lors du vote.<br />
<br />
* « Marie-Françoise » devient ainsi une cloche pesant près de 650 kg. Dédiée à Saint-François (patron du quartier), ornée de l'inscription « Ave Maria gratie plena », elle a pour but de sonner l'Angélus. Son son est caractérisé par un Sol.<br />
<br />
* « Marie-Anne » est moins volumineuse que « Marie-Françoise », mais elle permet de donner le son La. Son pourtour est décoré de personnes renvoyant à la notion de naissance. La [http://fr.wikipedia.org/wiki/Nativit%C3%A9 Nativité] est donc représentée, avec [http://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte_Anne Sainte-Anne], en compagnie de Marie. La citation « Gloria in excelcis Deo, et in terra pax hominibus » est gravée dans la cloche.<br />
<br />
* « Marie-Thérèse », enfin, se caractérise par sa masse nettement inférieure à ses grandes sœurs. 325 kg pour donner le Si. Les représentations de l'Assomption et [http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9r%C3%A8se_de_Lisieux Marie-Thérèse] (Patronne secondaire de la France) sont accompagnées de la phrase « Magnificat anima mea Dominum ». <br />
<br />
<br />
Dès le lendemain, les cloches arrivent par camion. La nouvelle se répand très vite :<br />
<br />
'''« Les cloches de Notre-Dame de l'Assomption arrivent. »''' <br />
<br />
Cette arrivée est d'autant plus surprenante que les pièces parviennent à Thionville entre 10h et 11h, au lien du lendemain matin. La version allemande du Courrier de Metz, le 23 mars 1961, relaie aussi l'information.<br />
<br />
'''« Die glocken der Notre-Dame-Kirche sind angekommen. »'''<br />
<br />
Il faut, afin de les recevoir, aménager les lieux. C'est pourquoi le sommet du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Clocher clocher] est renforcé par une structure de bois et de métal. Un travail de spécialiste est conduit, pour déterminer le meilleur moyen de décharger les ouvrages, puis de les conduire derrière les bancs de communion. <br />
<br />
À l'appel de l'abbé Canuel, un camion dépanneur vient participer au déchargement. Les habitants se réunissent pour assister aux opérations, aux alentours de 13h30. <br />
<br />
Après avoir été déposées sur le [http://fr.wikipedia.org/wiki/Parvis parvis] par la dépanneuse, les cloches sont, grâce à un engin élévateur, emportées dans l'avant-chœur de l'église.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:E24.jpg|thumb|Bénédiction des cloches|left|400px]]<br />
<br />
<br />
Le jour de la bénédiction, plusieurs centaines de curieux se rassemblent devant Notre-Dame de l'Assomption. Une fois les cloches bénies, encensées et baptisées par Mgr Schivre, les membres du clergé les font tinter, annonçant ainsi leur première utilisation dans la nuit de [http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A2ques Pâques]. La bénédiction du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Eucharistie Saint-Sacrement] parachève la cérémonie. À la sortie de l'église sont vendues de petites cloches, en guise de souvenirs.<br />
<br />
Des employés de la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Fonderie_Paccard Maison Paccard], à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Annecy Annecy], hissent dès le lendemain les cloches au faîte du clocher. On ôte 5 cm de la base de la porte du campanile, le chambranle et même la porte, pour permettre le passage des pièces. Un emplacement est réservé au futur bourdon « Marie-Joseph ».<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''La quatrième cloche : le bourdon « Marie-Joseph ».''' ==<br />
<br />
Si la paroisse devait attendre la réunion de fonds suffisants pour acquérir enfin le bourdon de Notre-Dame de l'Assomption, elle a à patienter encore cinq ans. <br />
<br />
En avril 1961, peu après l'installation des trois premières cloches, le curé de la paroisse recevait un courrier :<br />
<br />
« Nos cloches étaient bien jolies, lors de leur bénédiction, et leur son joyeux est plaisant, certes. Mais on ne les entend pas assez loin. C'est un peu léger, vous ne trouvez pas ? »<br />
<br />
Et la réponse formulée par le curé se veut extrêmement rassurante sur le cas de la quatrième cloche :<br />
<br />
« Bien sûr, cher ami, notre clocher ne fera jamais concurrence à Saint-Maximin, avec son bourdon de six tonnes. Mais tout vient en son temps, ne l'oubliez... »<br />
<br />
<br />
Le 2 mai 1961, M. Schivre s'éteint, sa santé « usée par ce bijou » où il « avait mis tout son cœur » (Républicain lorrain du 13 octobre 1966).<br />
<br />
<br />
Marie-Joseph, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Alliage alliage] d'étain et de bronze, coulée aux fonderies Paccard, pèse 1500 kg. Elle arrive à Thionville le 12 octobre 1966. <br />
Son son Ré s'accorde ainsi avec celui des trois autres cloches. D'un côté, elle affiche le portrait de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Joseph Saint Joseph], en compagnie de la Vierge Marie. « Sit laus deo patri, summo Christo deus, spiritus sancto, tribus honor unus » (« Par ma voix, le Seigneur vous appelle à célébrer ses louanges), derniers mots de l' « Ave Maria Stella», accompagne les effigies. Quant à l'autre côté de la cloche, on y trouve l'inscription « Marie-Joseph, le 4 novembre 1966, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_VI Paul VI] étant pape, les amis de Thionville de Saint-François ont offert cette cloche pour la dédicace de l'église. Parrain : M. Jean-Baptiste dimanche ; marraine : Mme Marguerite Masuy ».<br />
<br />
Son déchargement est réalisé par la grue du garage Onasch, en la présence de M. Leclerc, président de l'Amicale Saint-François et [https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_municipal conseiller municipal], ainsi que de l'abbé Canuel. La cloche est suspendue à un portique de bois, sur le parvis de Notre-Dame de l'Assomption, dans l'attente de sa bénédiction. <br />
<br />
D'ailleurs, celle-ci a lieu entre les messes de 9h30 et 10h30, le dimanche 16 octobre 1966. Son rôle sera désormais de convier les fidèles aux offices dominicales. Dès le lendemain, elle rejoint les trois autres cloches au sommet du clocher.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:E22.jpg|thumb|Le bourdon à son portique|right|400px]]<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''La consécration''' ==<br />
<br />
Dix ans après la bénédiction de l'église, le 4 novembre 1956, l'abbé Canuel et la paroisse Saint-François organisent les préparatifs de sa [http://fr.wikipedia.org/wiki/Cons%C3%A9cration consécration] par Monseigneur Schmit, évêque de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Metz Metz].<br />
<br />
La cérémonie débute par le scellement, dans l'autel de l'église, de quatre [http://fr.wikipedia.org/wiki/Relique reliques].<br />
<br />
* Un fragment de vêtement de [https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_d'Assise Saint-François d'Assise]<br />
* Des ossements de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte_Agn%C3%A8s Sainte-Agnès]<br />
* Un morceau du corps de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_de_Sales Saint-François de Sales]<br />
* Des ossements de Saint-Fidèle<br />
<br />
M. Bruno Ferrucci, maçon à Terville, contribue au scellement des reliques. Après cette opération, Monseigneur Schmit rend hommage au constructeur de Notre-Dame de l'Assomption : Monseigneur Schivre.<br />
<br />
Pour fêter la consécration de l'église, 110 enfants âgés de 11 ans y sont communiés le jour-même, dans l'après-midi.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''452 tuyaux''' ==<br />
<br />
[[Fichier:E25.jpg|thumb|Mise en place de l'orgue|right|300px]]<br />
<br />
Fin décembre 1962, un [http://fr.wikipedia.org/wiki/Orgue orgue] arrive dans l'église. Monté par des ouvriers de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Boulay-Moselle Boulay], il peut être déplacé n'importe où dans le bâtiment. 452 tuyaux (50 en bois de chêne, 30 en bois de sapin, 372 en métal, soit à 30, soit à 50% d'étain) contribuent à l'harmonisation de ses sonorités. Son inauguration a lieu lors de la messe de minuit.<br />
<br />
En 1996, à la demande de l'Abbé Blum, une estrade est installée derrière l'autel. Cela permet de rehausser l'orgue et la chorale (jusqu'alors positionnée plus bas). Le facteur d'orgue Koenig s'occupe également de nettoyer l'orgue de l'église, passant quinze-heures à le réparer et à le dépoussiérer. <br />
<br />
<br />
[[Fichier:E26.jpg|thumb|Installation de l'estrade|left|400px]]<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Une église accessible à tous''' ==<br />
<br />
Un nouveau cap est doublé par l'église, lors de l'inauguration, le dimanche 23 novembre 2003, d'un [https://fr.wikipedia.org/wiki/Ascenseur ascenseur]. Destiné aux personnes handicapées ou à mobilité réduite, il leur permet directement, depuis le côté donnant sur la cour de l'école primaire Victor-Hugo, de rejoindre l'église. Cette installation a été préférée par la Ville à celle d'une rampe, qui aurait posé des problèmes esthétiques au bâtiment.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:E28.jpg|thumb|Ascenseur de l'église, avec, de gauche à droite, M. l'Abbé Albert Blum, M. Vital Tissier et M. Robert Collier|left|400px]]<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Les dons''' ==<br />
<br />
Après cinq mois de travail d'une paroissienne ayant tenu à rester dans l'anonymat, une [http://fr.wikipedia.org/wiki/Mosa%C3%AFque mosaïque] (1,20m X 1,80m) à l'effigie de Saint-François est offerte à l'église du quartier en juin 2004.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:E10.JPG|thumb|Parvis de Notre-Dame|center|500px]]<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Ulysse Gémignani''' ==<br />
<br />
Ulysse Gémignani naît d'un père italien, le 21 décembre 1906, à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Paris Paris]. Étudiant aux [http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_nationale_sup%C3%A9rieure_des_beaux-arts Beaux-arts] de 1926 à 1933, il obtient le Premier Grand Prix de Rome à la fin de ses études. Ses œuvres sont exposées dans la capitale, au [http://fr.wikipedia.org/wiki/Salon_des_artistes_fran%C3%A7ais Salon des Artistes Français], ce qui lui vaut de nombreux prix et distinctions. <br />
<br />
Le sculpteur est extrêmement influencé par le classicisme. Son travail s'oriente aussi vers une tendance plus humaniste, en conservant les facettes réalistes du corps humain. Certaines de ses œuvres ont rencontré un immense succès :<br />
<br />
* [http://fr.wikipedia.org/wiki/Dionysos Dionysos] en marbre ( 1937 - [http://fr.wikipedia.org/wiki/Parthenay Parthenay])<br />
* [http://fr.wikipedia.org/wiki/Haut-relief Haut-relief] de 80 m2 (1938 - Pavillon français, lors de l'Exposition de New-York)<br />
* Fontaine en pierre (1943 - [http://fr.wikipedia.org/wiki/Malakoff_(Hauts-de-Seine)vMalakoff])<br />
* Pierre de trois mètres (1951 - Monument aux Déportés de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Bayeux Bayeux])<br />
* Pierre de quatre mètres pour la statue de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Merlin_de_Thionville Merlin] (Thionville)<br />
* Christ en bois de cinq mètres (1954 - Thionville)<br />
* Haut-relief en bronze (1959 - Mémorial du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Mont_Val%C3%A9rien Mont-Valérien])<br />
<br />
<br />
[[Fichier:E2.JPG|thumb|Façade du bâtiment|center|600px]]<br />
<br />
<br />
Un grand merci à M. Laglasse et aux membres des Archives municipales de Thionville, pour leur patience, le temps accordé et leurs conseils. Un grand merci également à l'équipe du Centre le Lierre pour la réalisation de cet article.<br />
<br />
<br />
<br />
Crédits photos : '''Archives municipales de Thionville (tous droits réservés)''' & '''SANTILLI Corentin'''<br />
<br />
Crédits documentation : '''Archives municipales de Thionville'''<br />
<br />
Article initié par '''SANTILLI Corentin'''<br />
<br />
[[Catégorie:mémoire]][[Catégorie:culture]][[Catégorie:quartier]]</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Eddy_Thein,_une_enfance_sous_l%27annexion_allemande&diff=14785Eddy Thein, une enfance sous l'annexion allemande2013-07-04T11:31:02Z<p>Santilli Corentin : </p>
<hr />
<div>''" La France n'est pas prête à laisser Strasbourg sous le feu des canons allemands. "''<br />
<br />
Albert Sarraut<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Barrière.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Soldats allemands soulevant une barrière à la frontière polonaise|left|400px]]<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Décombre.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Soldats soviétiques dans les ruines de Stalingrad|right|400px]]<br />
<br />
<br />
Eddy, deuxième d'une fratrie de trois garçons, est né en 1933 à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Thionville Thionville].<br />
<br />
En 1939, la guerre éclate. Il raconte ici les souvenirs de son enfance. L'école allemande puis française, l'annexion de Thionville, l'expulsion, le retour dans une ville pavoisée de fanions nazis, les jeux, les découvertes, les peurs.<br />
<br />
Tout cela à travers le regard d'un enfant, qui sera, de sa sixième à sa onzième année, allemand.<br />
<br />
{| cellspacing="0" style="hight: center; width:80%; background-color: #FEFEFE; border: #0A4E7A solid 3px; "<br />
| style="font-size:120%;text-align:center; background-color:;" | <br />
<br />
|-<br />
|text-align:center;colspan="3" style="padding:1px 1px 2px 2px"| <br />
<br />
{{#ev:dailymotion|xs2sl4|560}}<br />
<br />
|text-align:center;colspan="3" style="padding:1px 1px 2px 2px"| <br />
<br />
'''Eddy Thein, une enfance sous l'Annexion'''<br />
<br />
<br />
'''Image''': Thomas Guedenet<br />
<br />
'''Interview''' : Juliette Loizeau et Corentin Santilli<br />
<br />
'''Montage''' : Juliette Loizeau<br />
<br />
<br />
<br />
|-<br />
|}<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 1 : Échos de l'Est''' ==<br />
<br />
'''● Août 1939 - Thionville.'''<br />
<br />
Les tensions sont vives entre les États. La signature du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Pacte_germano-sovi%C3%A9tique pacte de non-agression germano-soviétique], signé par le nazi [http://fr.wikipedia.org/wiki/Joachim_von_Ribbentrop Ribbentrop] et le communiste [http://fr.wikipedia.org/wiki/Viatcheslav_Molotov Molotov], le 23 août 1939, a l'effet d'un coup de tonnerre en [http://fr.wikipedia.org/wiki/Europe Europe]. <br />
<br />
Les deux idéologies que tout oppose se sont prêtées allégeance. <br />
<br />
<br />
[[Fichier:Pacte.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Signature du pacte germano-soviétique|centre|250px]]<br />
<br />
<br />
À Thionville, il apparait bien qu'un conflit est imminent. Seulement, l'ombre continue de planer. C'est là que débute l'histoire tumultueuse d'Eddy Thein, alors âgé de 6 ans. Dans les cages d'escalier de son immeuble de la rue du Four Banal, les Polonais, les Italiens, les Allemands, les Luxembourgeois et les Français n'ont qu'un mot sur les lèvres : la guerre.<br />
<br />
Aura-t-elle lieu ? La France va-t-elle être attaquée ? La France va-t-elle réagir ?<br />
<br />
" La guerre, qu'est-ce que c'est la guerre ? " se demande Eddy, à son âge. " À six ans, dans ma tête, ça travaillait. "<br />
<br />
<br />
<br />
'''● 1er septembre 1939 - Thionville.'''<br />
<br />
Absent, voilà comment qualifier le doute. Il n'y a plus à douter. La [http://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_de_Pologne_(1939) Pologne a été envahie] par les armées du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Troisi%C3%A8me_Reich Reich]. Selon la tactique de la ''[http://fr.wikipedia.org/wiki/Blitzkrieg Blitzkrieg]'', [http://fr.wikipedia.org/wiki/Adolf_Hitler Hitler]a déchaîné ses forces à l'est de l'Allemagne.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Pologne.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Char allemand participant à l'invasion de la Pologne|left|350px]]<br />
<br />
<br />
À Thionville, dans l'immeuble du Four Banal, l'incertitude a disparu. Eddy, qui se perd dans les conversations à cause de son âge, voit très bien l'angoisse des habitants. La guerre à l'ouest, en France, est certaine ! <br />
<br />
" Ça va être pour nous, disait-on dans les escaliers. "<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 2 : Le calme avant la tempête''' ==<br />
<br />
Tout est bon pour désigner la période entre la déclaration de guerre de la France et son invasion. La [http://fr.wikipedia.org/wiki/Dr%C3%B4le_de_guerre Drôle de Guerre] en France, la phoney war (fausse guerre) en Angleterre, la Sitzkrieg (guerre assise) en Allemand. <br />
<br />
<br />
[[Fichier:Sitzkrieg.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|La Drôle de Guerre|right|300px]]<br />
<br />
<br />
<br />
'''● Septembre 1939 - Thionville.'''<br />
<br />
Les avions du Reich survolent Thionville. Avenue Albert 1er, Eddy constate les dégâts. " On a couru aller voir ça, " dit-il. Une unique maison a été touchée par les bombes.<br />
<br />
Ensuite vient une accalmie paisible, longue. Le calme avant la tempête. Celle-ci, d'ailleurs, n'épargnera rien ni personne.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 3 : Ruée à l'Ouest''' ==<br />
<br />
'''● Mai 1940 - Thionville.'''<br />
<br />
Les voilà qui arrivent. Eddy n'a pas vraiment conscience de l'importance capitale de la situation, mais il saisit néanmoins les faits majeurs. Le [http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_France front à l'ouest s'est ouvert]. La France est envahie par les fantassins et les chars d'Hitler. <br />
<br />
<br />
[[Fichier:Village.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Char allemand traversant un village français|right|350px]]<br />
<br />
<br />
Thionville est déclarée zone de guerre. En mai 1940, les charrettes emplissent les rues de la ville. Avec sa famille (son père, sa mère, et ses deux frères), Eddy doit se rendre à la gare de Beauregard. Là où se trouvent les cités ouvrières, par opposition aux environs bourgeois du Lycée Charlemagne. <br />
<br />
" Des militaires gardaient les quais, " se souvient-il.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 4 : Dans le train''' ==<br />
<br />
'''● Mai 1940 - Metz.'''<br />
<br />
Lorsque le train part, complet, il ne contient que des Thionvillois, dont Eddy. Le garçon, jusqu'à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Metz Metz], n'aura à supporter aucun bombardement. <br />
<br />
Arrivé à destination, l'alerte est donnée. " On a tous du descendre. " Bientôt, les souterrains de la gare de Metz se retrouvent bondés de passagers, déchargés en hâte. La foule entraîne Eddy. Sa peur croit à l'écoute des coups sourds des bombes, des mètres plus haut, qui explosent au-dessus de sa tête. <br />
<br />
" Entraînés dans ce tunnel, moi et mes frères pensions y rester. Les gens poussaient et criaient. "<br />
<br />
<br />
<br />
'''● Mai 1940 - Sur la route.'''<br />
<br />
" Les trains n'étaient pas bombardés ", affirme Eddy. Cela dit, alors que le véhicule fonce vers la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Charente-Maritime Charente-Maritime], l'enfant a plus d'une fois l'occasion de craindre les Allemands. Délibérément, les bombardiers en piqué nazis, les [http://fr.wikipedia.org/wiki/Junkers_Ju_87 Stukas], descendent à la verticale sur les convois, avant de remonter. <br />
<br />
<br />
[[Fichier:Stukas.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Les Stukas, la terreur de l'Exode|left|250px]]<br />
<br />
<br />
" Les trains s'arrêtaient alors, ou s'enfonçaient dans un tunnel ". Eddy n'échappe pas à la crainte des sirènes des Stukas.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 5 : En Charente-Maritime''' ==<br />
<br />
'''● Mai 1940 - Rochefort - Charente-Maritime'''<br />
<br />
À l'arrivée de la famille d'Eddy à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Rochefort_(Charente-Maritime) Rochefort], les Allemands se mettent à l'oeuvre. Tandis que les Thionvillois s'aventurent dans l'Arsenal, la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Luftwaffe Luftwaffe]s'amuse à l'effrayer. Pour renforcer l'aura de crainte, elle brise les carreaux de l'Arsenal.<br />
<br />
Deux jours après l'arrivée du train, les soldats d'Hitler arrivent dans la ville. <br />
<br />
<br />
<br />
'''● Juin/Octobre 1940 - Cabariot - Charente-Maritime'''<br />
<br />
Après avoir été reçus par une comtesse dans un château, à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Cabariot Cabariot], Eddy, ses parents et ses frères s'établissent dans des fermes. De juin à octobre, ils demeurent à la campagne. Pour le garçon, le voyage n'a pas l'allure d'une course contre l'envahisseur. " C'était une aventure ", assure Eddy au sujet du voyage.<br />
<br />
Avec son père, Eddy se rend souvent à la pêche, en dépit de sa peur des anguilles. Mais il a aussi d'autres occupations d'enfant. Lorsque l'Arsenal est bombardé, il monte, avec ses frères, sur des bottes de paille, dans l'espoir d'observer les avions des Allemands.<br />
<br />
D'ailleurs, il n'est pas au bout de ses surprises. Entre les hommes armés de sabre, sous les arcades du centre-ville, qu'il trouve ridicule, et la marée, dont il sera émerveillé. Des souvenirs qu'il rapportera de Cabariot, il se souviendra surtout des pêches. " À chaque fois que j'en mange une, tout se remet en marche dans ma tête. La ferme, le propriétaire... ".<br />
<br />
<br />
<br />
'''● Octobre 1940 - Cabariot'''<br />
<br />
" On a proposé à mes parents de rentrer à Thionville ". Le retour se fait dans le calme, à tel point qu'Eddy n'en gardera que de rares souvenirs. " Du retour, je ne m'en souviens plus ! C'est vraiment qu'il n'a pas dû se passer grand chose ! " s'amuse-t-il.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 6 : Thionville, ville nazie''' ==<br />
<br />
'''● Octobre 1940 - Thionville'''<br />
<br />
Aussitôt de retour dans la ville, Eddy est impressionné par la myriade de fanions. Les drapeaux à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Croix_gamm%C3%A9e croix gammée] tombent sur les bâtiments, les tâchant de rouge, comme de sang versé. Thionville est pavoisée des couleur du Führer. On ne tarde pas à demander à ses parents leur statut.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Gammé.png|thumb|alt=Des populations en fuite|Drapeau à croix gammée, similaire à ceux suspendus dans Thionville|right|300px]]<br />
<br />
<br />
Eddy se froisse aussi des piques des Allemands : " Voilà les sales Français ! ". " J'étais mauvais, lorsqu'ils disaient cela. " Cela contraste avec les plaisanteries des Français en Charente-Maritime, qui appelaient les expulsés les " Boches de l'Est ".<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 7 : Le " malgré-nous "''' ==<br />
<br />
'''● Thionville'''<br />
<br />
Le père d'Eddy est incorporé de force dans la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Schutzpolizei Schutzpolizei], l'équivalent de la gendarmerie française. Souvent, alors qu'il est en garnison à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Algrange Algrange], il reçoit la visite de son fils. Pour le rejoindre, Eddy emprunte le tramway reliant Thionville à Algrange. " Le plus amusant est que mon père allait écouter les informations de la France Libre dans les bistros de la ville ".<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Gendarme.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|La Schutzpolizei|left|250px]]<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 8 : Rafle de nuit''' ==<br />
<br />
'''● Été 1941 - Thionville'''<br />
<br />
[[Fichier:Flamme.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Soldat de la Wehrmacht avec un lance-flammes, sur le front russe|centre|350px]]<br />
<br />
<br />
Après le déclenchement de l'[http://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Barbarossa Opération Barbarossa] et l'invasion de la Russie, le 22 juin 1941, Hitler expose ouvertement sa volonté d'anéantir les " [http://fr.wikipedia.org/wiki/Untermensch Untermenschen]" slaves. C'est pourquoi les rafles ne limiteront plus aux Juifs, mais s'étendront également aux communistes.<br />
<br />
À l'été 1941, une [http://fr.wikipedia.org/wiki/Rafle rafle]frappe Thionville. Sous les yeux d'Eddy, les camions des Allemands se garent sur la Place au Bois. Lui qui habite au troisième étage, dans son immeuble de la rue du Four Banal, parvient à discerner la scène par les interstices des volets. " La manière dont cela se passait était effrayant. "<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Guetto.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Destruction du Ghetto de Varsovie|right|400px]]<br />
<br />
<br />
" N'ouvre pas les volets et tais-toi " ordonne la mère d'Eddy à son fils. Dans la rue du Four Banal, où les immeubles culminent à plusieurs mètres, les " Schnell " des Allemands résonnent. Et même si la famille n'a pas l'occasion d'apercevoir les arrestations, elle assiste au long défilé des camions, chargés de prisonniers. <br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 9 : Devant le SS''' ==<br />
<br />
'''● Thionville'''<br />
<br />
Un jour, un ami d'Eddy, qui habite dans le quartier bourgeois, au pied de la Tour Charlemagne, l'informe que des personnes ont été expulsées, laissant les maisons désertes. Aussitôt, Eddy et ses compagnons se rendent sur place. En brisant les carreaux, ils parviennent à ouvrir les demeures de l'intérieur. <br />
<br />
" Les lits étaient faits. Rien n'était en pagaille. Tout était rangé. Nous n'avons rien pris. Ce n'était pas amusant du tout. "<br />
<br />
<br />
<br />
'''● Thionville'''<br />
<br />
À la suite des infractions, un SS se rend au domicile des Thein. Muni d'une convocation, il somme Eddy de se rendre au quartier général de la SS, chargé entre autres des questions juives et de l'expulsion. <br />
<br />
Actuellement, l'agence Axa se trouve à l'emplacement du bureau de la Schutzstaffel. <br />
<br />
" Nous avons été dénoncés. " pense Eddy.<br />
<br />
Le passage dans le quartier général de la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Schutzstaffel SS]l'impressionne. Ce bâtiment, peint en noir et orné du drapeau de la garde rapprochée du Führer, abrite plus d'une surprise. Tout d'abord, dans le vestibule, trône une grande photo d'Hitler. Puis, devant un bureau magnifique, se tient un SS. Aussitôt, il se met à admonester Eddy et ses amis, au sujet de leur entrée dans les maisons désertes. <br />
<br />
<br />
[[Fichier:Drapeau.png|thumb|alt=Des populations en fuite|Insigne de la SS|left|250px]]<br />
<br />
<br />
" Ne dis rien ! " lui avait commandé sa mère.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 10 : Goebbels à Thionville''' ==<br />
<br />
'''● 1941 - Thionville'''<br />
<br />
En 1941, Thionville reçoit la visite de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Goebbels Goebbels]. Le haut personnage du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Nazisme nationale-socialisme], ami du Führer, y fait escale avant de rejoindre Metz.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Goebbels-.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Joseph Goebbels|centre|300px]]<br />
<br />
<br />
En décapotable, Goebbels descend la Rue du Luxembourg. Les gens, agitant des drapeaux sur son passage, crient " [http://fr.wikipedia.org/wiki/Salut_fasciste Heil] " le long de la route. " Il était bien vu, cet homme-là, à Thionville ", concède Eddy, présent le jour de la visite du nazi.<br />
<br />
" C'était du théâtre ", ajoute-t-il au sujet du discours de Goebbels, qui se tient sur la Place du Marché. Eddy, qui en a assez de rester sur place, face au podium, se rend sur la Place de la République, dans l'intention de voir Goebbels repartir.<br />
<br />
Et la stratégie paie. <br />
<br />
" Les gens n'étaient pas obligés de venir, mais il valait mieux pour eux ". <br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 11 : Les centres d'entraînement''' ==<br />
<br />
'''● Thionville'''<br />
<br />
Qu'elle appartienne à la France ou à l'Allemagne, Thionville demeure une garnison importante de plusieurs milliers de soldats, notamment à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Hettange-Grande Hettange-Grande].<br />
<br />
Une boulangerie militaire, Rue de la Vieille Porte, en face du Lycée Charlemagne, conçue par [http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9bastien_Le_Prestre_de_Vauban Vauban], est détruite par les Allemands. " On allait souvent y casser la croûte. "<br />
<br />
Près de l'actuelle Briquerie, les centres d'entraînement ne sont pas rares. On y trouve à la fois des tranchées et de vieux [http://fr.wikipedia.org/wiki/Char_de_combat chars]russes, destinés aux manœuvres. <br />
<br />
<br />
[[Fichier:Tir.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Jeune de la Jeunesse Hitlérienne s'exerçant au tir|centre|350px]]<br />
<br />
<br />
À l'angle de chaque rue, les Allemands érigent des bunkers. Comme la ville ne sera pas bombardée très souvent, les fortifications ne serviront jamais.<br />
<br />
<br />
" À Thionville, surtout Place du Marché, il y avait beaucoup de manèges. J'adorais ça. "<br />
<br />
Les nazis éminents dans la hiérarchie disposent de leur propre cheval. Sur la route du retour, après leurs manœuvres au Fort d'Illange, ils chantent l'air tristement célèbre en France occupée : " [http://fr.wikipedia.org/wiki/Ein_Heller_und_ein_Batzen Heidi, Heido] ".<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 12 : Les prisonniers''' ==<br />
<br />
'''● Thionville'''<br />
<br />
Autour de Thionville, les Allemands font creuser de grandes piscines. Pas pour se baigner, mais pour y puiser en cas d'incendies liés aux bombardements. C'est près de ces bassins qu'Eddy apprend à connaître les Russes et les prisonniers de guerre.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Prisonniers.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Prisonniers français en mai/juin 1940|right|300px]]<br />
<br />
<br />
" Les Russes étaient contents de faire ça, tant qu'ils étaient à l'abri. Le plus dangereux, c'était du côté de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Yutz Yutz]. " Eddy, qui ne parle pourtant pas le russe, parvient à les comprendre. " Ils venaient du camp de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Florange Florange], où les sidérurgistes étaient regroupés. "<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 13 : Le ravitaillement''' ==<br />
<br />
'''● Thionville'''<br />
<br />
" Dans le coin, on ne peut pas dire que les gens sont morts de faim. " Selon Eddy, les personnes souhaitant assurer leur survie pouvaient entretenir les nombreux jardins de Thionville. <br />
<br />
Les arrivages de nourriture sont fréquents. Des cartes sont nécessaires pour obtenir du beurre, mais pas pour les harengs, qui ont été pillés. Des [http://fr.wikipedia.org/wiki/Rationnement tickets de rationnement] sont distribués pour le pain et les saucisses.<br />
<br />
Dans le bistro de la Rue du Four Banal, les meubles des maisons des expulsés sont mis en vente. " De l'argent, dans le coin, il y en avait. "<br />
Eddy et ses frères vont chercher de la farine dans les moulins environnant Thionville. " On faisait des crêpes, et on préparait des conserves de betteraves, de haricots,... "<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Tickets.JPG|thumb|alt=Des populations en fuite|Tickets de rationnement|left|250px]]<br />
<br />
<br />
En échange de tickets de rationnement, les Russes vendent des jouets en bois, qu'ils ont fabriqués eux-mêmes.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 14 : Dans la Hitlerjugend''' ==<br />
<br />
''" Je veux une jeunesse brutale, impérieuse, impavide et cruelle. "''<br />
<br />
<br />
Adolf Hitler<br />
<br />
<br />
<br />
'''● Thionville'''<br />
<br />
Eddy est obligé d'intégrer la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeunesses_hitl%C3%A9riennes Hitlerjugend]. " On nous apprenait à tirer et à défiler. " À la venue des dignitaires nazis, il doit, avec ses amis, se rendre sur la Place du Marché, et crier le " Heil ! " commun. " Les SS connaissaient l'art de la propagande. " Leur uniforme noir l'a particulièrement impressionné.<br />
<br />
Dans la Rue du Luxembourg se trouve le quartier général de la Jeunesse Hitlérienne. Eddy y reçoit une grande photo d'Hitler, ''[http://fr.wikipedia.org/wiki/Mein_Kampf Mein Kampf''], le chemise, le foulard, le pantalon et le poignard de la Hitlerjugend. " J'ai tout jeté après la guerre. J'ai été frappé des images véhiculés sur les Juifs par Mein Kampf. "<br />
<br />
<br />
<br />
[[Fichier:HJ.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Uniforme de la Hitlerjugend|right|320px]]<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 15 : Des rumeurs de l'extérieur''' ==<br />
<br />
'''● Thionville'''<br />
<br />
Au fur et à mesure que l'Allemagne commence à être bombardée, de plus en plus d'Allemands se rendent à Thionville. " Ils nous racontaient la façon dont ils étaient bombardés. Ça nous donnait une de ses peurs. "<br />
<br />
L'un des deux oncles d'Eddy est envoyé sur le front russe, en 1942, à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Volgograd Stalingrad]. " Il y est resté, d'ailleurs. "<br />
<br />
Sa femme, la tante d'Eddy, reçoit les lettres de son époux. " Mon oncle lui écrivait de Stalingrad. "<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Soviet.jpg|thumb|alt=|Soviétique à la Bataille de Stalingrad|left|250px]]<br />
<br />
<br />
L'autre oncle, du nom de Meyer, s'enrôle dans les [http://fr.wikipedia.org/wiki/Sturmabteilung SA](sections d'assaut), dont il a été un grand chef.<br />
<br />
Par la même occasion, le père d'Eddy, à l'écoute de la radio de la [http://fr.wikipedia.org/wiki/France_libre France Libre], intercepte les informations, mais préfère ne pas les ébruiter dans Thionville nazie. " On ignorait tout de la guerre en Afrique ", se souvient Eddy. " Mais je suis sûr qu'à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Nancy Nancy], ils le savaient ! "<br />
<br />
<br />
[[Fichier:FL-.png|thumb|alt=Des populations en fuite|Drapeau de la France Libre|centre|250px]]<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 16 : Les pages de feu''' ==<br />
<br />
'''● 1941/1942 - Thionville'''<br />
<br />
[[Fichier:Bûcher.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Autodafé en 1933, à Berlin|centre|400px]]<br />
<br />
<br />
De grands bûchers sont dressés sur la Place de la Liberté. Les Allemands, lors de ces [http://fr.wikipedia.org/wiki/Autodaf%C3%A9s_de_1933_en_Allemagne autodafés], jettent tous les livres figurant sur la liste noir d'Hitler. Les ouvrages de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Marx Karl Marx], par exemple, sont les premières victimes des nazis. Eddy, lequel, à son âge, ne comprend pas, s'amuse à jeter les livres dans les flammes.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Marx.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Karl Marx|right|250px]]<br />
<br />
<br />
" Le nazisme était bien implanté à Thionville. "<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 17 : Un espoir dans le ciel''' ==<br />
<br />
'''● 1943 - Thionville'''<br />
<br />
À partir de 1943, Thionville commence à être bombardée. Le dépôt du chemin de fer de Yutz, les terrains d'aviation et la gare de Beauregard (où sont réparées les machines à vapeur) sont pris pour cibles. <br />
<br />
Au moment du bombardement, Eddy étudie à Poincaré. L'alerte est donnée ; tout le monde doit trouver refuge dans la cave. " Je détestais aller à la cave", confesse-t-il. Prétextant vouloir se rendre aux toilettes, il retourne en fait dans la cour. " Je n'avais pas du tout l'intention d'aller aux WC. "<br />
<br />
C'est alors qu'il aperçoit une escadrille fondre sur la gare. Les bombes tombent au loin, sous ses yeux, ce qui ne manque pas de l'impressionner. D'autant plus que les avions ont frappé avec une précision quasi-chirurgicale. <br />
<br />
" Vous avez loupé quelque chose ! C'était bien " n'omet-il pas de lancer à ses camarades de classe, à son retour.<br />
<br />
<br />
À la sortie des cours, Eddy et ses amis convergent à Yutz, sur le lieu du bombardement. " D'autres de mes copains, qui habitaient [http://fr.wikipedia.org/wiki/Manom Manom], ont vu les Anglais raser la Moselle. "<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 18 : Gare au feu !''' ==<br />
<br />
'''● Thionville'''<br />
<br />
Tous les avions alliés passent au-dessus de Thionville. Eddy le sait. C'est pourquoi, avec ses amis, il se rend au temple protestant. Avec de la craie, il compte le nombre d'aéronefs dans le ciel. " On n'y arrivait plus ! " s'amuse Eddy. <br />
<br />
<br />
Au retour des avions, les pilotes déchargent les munitions sur la ville. Il est important que les appareils soient assez légers pour survoler la Manche. <br />
<br />
De nouveau, Eddy se rend sur la Place de la Liberté. Il dévisse, avec l'aide de ses amis, une [http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tui_(arme) douille]. C'est alors que l'un des garçons plante un clou dans le détonateur de la balle. La munition explose, endommageant grièvement les doigts du malheureux jeune homme.<br />
<br />
Aussitôt, Eddy emmène son camarade à la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Croix-Rouge_allemande Croix-Rouge allemande]. Résignés, les infirmiers doivent lui couper les phalanges.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Douilles.jpg|thumb|alt=Des populations en fuite|Douilles|left|290px]]<br />
<br />
<br />
Ce n'est pas l'incident qui arrêtent Eddy et ses amis. Ensemble, ils dévissent les douilles, versent la poudre sur le sol, alignent les munitions vides, puis font exploser les traînées de poudre. " On était complètement fous. Mais je crois que je n'étais pas le seul. "<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 19 : Dans la cave''' ==<br />
<br />
'''● Thionville'''<br />
<br />
" Où j'avais la frousse, c'était pendant les alertes de nuit ! " se souvint Eddy. Les Allemands ont des responsables de quartier, dans la ville. Leurs " Nicht in den Häuser ! emplissent la nuit. Obligé de suivre les instructions, Eddy descend dans la cave de son immeuble. <br />
<br />
Partout, dans la cage d'escalier, les habitants égrènent les prières. " Oh que ça me faisait peur ! J'avais plus la frousse à cause de leurs prières que des bombardements ! " Pour échapper à la tension, Eddy renouvelle la tactique utilisée à Poincaré.<br />
<br />
D'une maison à l'autre, de cave en cave, les Allemands ont percé des passages. " Cela permettait de fuir rapidement, en cas de problème. "<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 20 : Quant tout recommence...''' ==<br />
<br />
'''● 1944 - Thionville'''<br />
<br />
À la débâcle allemande, les Allemands fuient. Les Thionvillois partent en charrette. <br />
<br />
L'hôpital militaire de Thionville, à cet époque, se trouve au Lycée Hélène-Boucher. " J'allais vendre des journaux dans l'hôpital ", se remémore Eddy. " Des hommes en canne sortaient de Boucher, convergeant vers le pont. "<br />
<br />
Assis à un bistro, Eddy voit alors son père en train de faire la circulation. " J'ai couru le voir ! " À cet instant précis arrivent des chars allemands. Cependant, ils tombent en panne d'essence au niveau de l'église Saint-Maximin.<br />
<br />
Alors que les conducteurs abandonnent les tanks sur place, Eddy et ses amis s'empressent d'aller chercher le reste de leurs camarades. " À notre retour, les Allemands étaient partis. "<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 21 : Les intrus''' ==<br />
<br />
'''● 1944 - Thionville'''<br />
<br />
Avant qu'Eddy n'ait pu partir, les chaînes d'autres chars se font entendre. " On a filé à la maison ! Mais on a entendu les chars tirer sur des camions. " Ce sont les Américains. Arrivés par la Rue de Paris, ils remontent la Place du Marché. " À mon avis, ils sont partis très vite à cause de l'essence. "<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Véhicule.jpg|thumb|alt=Véhicule|Véhicule détruit à proximité du beffroi|300px]]<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 22 : Aux barricades''' ==<br />
<br />
'''● 1944 - Thionville'''<br />
<br />
Les Allemands de retour à Thionville, ils mettent aussitôt le feu à leurs bâtiments, dont le quartier général de la SS. Il est dans leur intérêt de faire disparaître les archives. " Ils ont fait sauter les maisons, près de la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Sous-pr%C3%A9fecture sous-préfecture]. " Pour préparer la défense de la ville, les Nazis montent des barricades. " Mais ils ont aussi fait sauter les trois ponts. "<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Barrage.jpg|thumb|alt=Barrage|Barrage sur l'Avenue Albert 1er|center|400px]]<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 23 : Pour la libération''' ==<br />
<br />
'''● 1944 - Thionville'''<br />
<br />
Les combats dans les environs de Thionville ne sont pas aisés. Le Fort d'[http://fr.wikipedia.org/wiki/Illange Illange] offre une résistance acharnée aux Américains. " On a sorti des Américains morts de la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Moselle_(rivi%C3%A8re) Moselle]. " Pour Eddy, il s'agit d'un jeu. " Eh ! Là-bas, il y en a encore un ! " s'exclamait-il.<br />
<br />
<br />
<br />
'''● 1944 - Thionville'''<br />
<br />
Afin de franchir la Moselle, les Américains amassent des matériaux de construction sur la Place du Marché. Puis, ils bâtissent le pont dans la Rue du Luxembourg et le poussent jusqu'à la rive. " Thionville vivait jour et nuit. "<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Pont_(2).jpg|thumb|alt=Pont|Passerelle jetée au-dessus de la Moselle par les Alliés|300px]]<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 24 : La crainte''' ==<br />
<br />
'''● 1944/1945 - Thionville'''<br />
<br />
Avec la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_des_Ardennes contre-offensive] de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Gerd_von_Rundstedt Von Rundsedt] dans les Ardennes, l'inquiétude envahit Thionville. " Tout le monde craignait que les Allemands ne reviennent. Les obus alliés n'arrivaient pas à détruire les nouveaux modèles de chars allemands. "<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Malmedy.gif|thumb|alt=|Massacre de Malmedy, durant la Bataille des Ardennes|left|250px]]<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 25 : Sur les bancs allemands''' ==<br />
<br />
'''● 1945 - Thionville'''<br />
<br />
" À la fin de la guerre, je me suis promis que je ne parlerai plus l'allemand ". Cela dit, Eddy garde un bon souvenir des professeurs allemands. <br />
<br />
Au sujet du retour à l'école allemande, il se montre très clair : " Les professeurs n'avaient rien compris à notre cas. " Eddy, âgé de onze ans, est placé dans une classe avec des élèves de son âge. Néanmoins, il n'est pas capable de conjuguer en français, ou de faire des dictées dans cette langue.<br />
<br />
" Ils auraient dû nous regrouper dans une même classe, nous qui avions connu Thionville annexée. " Lorsque les professeurs se promènent dans la cour, Eddy les entend : " Oh, ils iront travailler à l'usine ! "<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Chapitre 26 : Les deux côtés de la pièce''' ==<br />
<br />
<br />
'''● 1945 - Thionville'''<br />
<br />
À la fin de la guerre, Eddy apprend que son père, enrôlé de force dans la Schutzpolizei, a escorté les trains d'expulsés jusque dans les [http://fr.wikipedia.org/wiki/Camps_d'extermination_nazis camps d'extermination]. Malgré sa besogne, il ne voyait pas les déportés, demeurant dans le wagon assigné aux gendarmes.<br />
<br />
" Il devait faire un sale boulot. Quand il revenait à la maison, il faisait la tête. Mais dire qu'ici on ignorait ce qui se passait, c'est faux. On l'a su très tôt. Même au Struthof, on savait ce qui se passait. "<br />
<br />
De nombreux films sortent à Thionville, en 1945, sur les camps de concentration. " J'ai compris pourquoi mon père ne disait rien à ce sujet ", admet Eddy.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Train-.jpg|thumb|alt=|Wagon à bestiaux, à l'ouverture|center|350px]]<br />
<br />
<br />
<br />
''" Une guerre est juste quand elle est nécessaire. "''<br />
<br />
Nicolas Machiavel<br />
<br />
<br />
'''Pour consulter les articles sur l'Annexion de Thionville, la Libération de Thionville et l'héritage laissé par la guerre à Thionville, cliquez sur les liens : [http://wikithionville.fr/index.php?title=Thionville_sous_l%27Annexion#La_Hitlerjugend_.28ou_Jeunesse_Hitl.C3.A9rienne.29_:], [http://wikithionville.fr/index.php?title=Lib%C3%A9ration_de_Thionville] et [http://wikithionville.fr/index.php?title=%C2%AB_Ami,_si_tu_tombes..._%C2%BB]<br />
'''<br />
<br />
Pour en savoir plus sur Eddy, vous pouvez consulter l'article suivant : [[Eddy Thein, une vie militante]]<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
==''' Notes et références :''' ==<br />
<br />
# http://fr.wikipedia.org/wiki/Thionville<br />
# http://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_Guerre_mondiale<br />
# http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeunesses_hitl%C3%A9riennes<br />
# http://www.wikithionville.fr/index.php?title=Accueil<br />
# http://fr.wikipedia.org/wiki/Camps_d'extermination_nazis<br />
# http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_des_Ardennes<br />
# http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Goebbels<br />
# http://wikithionville.fr/index.php?title=Thionville_sous_l%27Annexion<br />
# http://wikithionville.fr/index.php?title=Lib%C3%A9ration_de_Thionville<br />
<br />
<br />
<br />
Crédits photos : '''Wikipédia''' et '''Wikithionville''' <br />
<br />
Crédits vidéo : '''LOIZEAU Juliette''' et '''GUEDENET Thomas'''<br />
<br />
Crédits documentation : '''SANTILLI Corentin''' <br />
<br />
<br />
Remerciement à '''THEIN Eddy''' pour son témoignage à la fort fort, émouvant et passionnant.<br />
<br />
Remerciement à '''LOIZEAU Juliette''' et '''GUEDENET Thomas''' pour leur merveilleuse vidéo, qui garde l'essentiel de l'interview.<br />
<br />
<br />
<br />
Article initié par '''GUEDENET Thomas''', '''LOIZEAU Juliette''' et '''SANTILLI Corentin'''<br />
<br />
<br />
<br />
[[catégorie:mémoire]] [[ catégorie:portraits]] [[Catégorie:quartier]]</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:E26.jpg&diff=14559Fichier:E26.jpg2013-06-30T12:15:23Z<p>Santilli Corentin : a téléversé une nouvelle version de « Fichier:E26.jpg »</p>
<hr />
<div>== Licence&nbsp;: ==<br />
{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:E9.JPG&diff=14477Fichier:E9.JPG2013-06-28T14:30:03Z<p>Santilli Corentin : </p>
<hr />
<div>== Licence&nbsp;: ==<br />
{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:E25.jpg&diff=14474Fichier:E25.jpg2013-06-28T14:26:10Z<p>Santilli Corentin : a téléversé une nouvelle version de « Fichier:E25.jpg »</p>
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{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:E29.jpg&diff=14473Fichier:E29.jpg2013-06-28T14:25:33Z<p>Santilli Corentin : a téléversé une nouvelle version de « Fichier:E29.jpg »</p>
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{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:E10.JPG&diff=14472Fichier:E10.JPG2013-06-28T14:25:09Z<p>Santilli Corentin : </p>
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{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Discussion:%C3%89glise_Notre-Dame_de_l%27Assomption&diff=14458Discussion:Église Notre-Dame de l'Assomption2013-06-28T13:54:00Z<p>Santilli Corentin : Page créée avec « Si vous disposez d'informations, n'hésitez pas à les partager avec nous dans cet article. Merci de votre participation à la vie de Wikithionville. »</p>
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<div>Si vous disposez d'informations, n'hésitez pas à les partager avec nous dans cet article. <br />
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Merci de votre participation à la vie de Wikithionville.</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:E30.jpg&diff=14451Fichier:E30.jpg2013-06-28T13:08:17Z<p>Santilli Corentin : </p>
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{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:E22.jpg&diff=14443Fichier:E22.jpg2013-06-28T13:05:07Z<p>Santilli Corentin : </p>
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{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:E18.jpg&diff=14442Fichier:E18.jpg2013-06-28T13:04:37Z<p>Santilli Corentin : </p>
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{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:E5.JPEG&diff=13875Fichier:E5.JPEG2013-06-21T06:37:52Z<p>Santilli Corentin : </p>
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{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:E2.JPEG&diff=13829Fichier:E2.JPEG2013-06-20T14:30:24Z<p>Santilli Corentin : </p>
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{{CC-BY-NC-SA}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:E3.JPEG&diff=13828Fichier:E3.JPEG2013-06-20T14:30:24Z<p>Santilli Corentin : </p>
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{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:E4.JPG&diff=13827Fichier:E4.JPG2013-06-20T14:29:56Z<p>Santilli Corentin : </p>
<hr />
<div>== Licence&nbsp;: ==<br />
{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:E1.JPEG&diff=13825Fichier:E1.JPEG2013-06-20T14:29:40Z<p>Santilli Corentin : </p>
<hr />
<div>== Licence&nbsp;: ==<br />
{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Discussion:Laminoirs_%C3%A0_froid_de_Thionville&diff=13805Discussion:Laminoirs à froid de Thionville2013-06-20T13:40:20Z<p>Santilli Corentin : </p>
<hr />
<div>Si vous disposez d'informations, n'hésitez pas à les partager avec nous dans cet article. <br />
<br />
Merci de votre participation à la vie de Wikithionville.</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Laminoirs_%C3%A0_froid_de_Thionville&diff=13627Laminoirs à froid de Thionville2013-06-19T08:55:20Z<p>Santilli Corentin : </p>
<hr />
<div>[[Fichier:Allée_laminoir.jpg|thumb|alt=Allée|Allée menant aux installations.|400px ]]<br />
<br />
''Ils parlaient de trente six et des coups de grisous''<br />
<br />
''Des accidents du fond du trou.''<br />
<br />
<br />
''Les Corons'' de Pierre Bachelet<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Qu'est-ce qu'un laminoir ? :''' == <br />
<br />
Les installations industrielles qui ont pour but la réduction d'épaisseur d'un matériau (souvent du métal) sont appelées laminoirs. [http://fr.wikipedia.org/wiki/Laminoir Les laminoirs] permettent aussi la création de barres dites profilées. <br />
Le laminage désigne pour sa part un procédé de fabrication par déformation plastique. Il concerne différents matériaux, tel le métal ou tout autre matériau sous forme pâteuse, comme le papier ou les pâtes alimentaires. La déformation du matériau est obtenue par compression continue, réalisée par deux cylindres, lesquels tournent dans des sens opposés [http://fr.wikipedia.org/wiki/Laminage].<br />
<br />
<br />
[[Fichier:21-.JPEG|thumb|alt=Voie|Bâtiment intact|center|500px ]]<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Histoire des laminoirs :''' ==<br />
<br />
À l'aube du XVe siècle apparaissent les premiers laminoirs à main. En revanche, les installations importantes, actionnées grâce à une roue à eau, font leur apparition au XVIIe siècle. L'invention de la machine à vapeur par [http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Watt James Watt] en 1769 va faire prendre un essor formidable à la pratique du laminage des métaux.<br />
Le laminage est redevable aux expériences réalisées à la Tregedar Iron and Coal Company en Galles du Sud, en 1905. On y décide de mettre au point un laminoir complet, à même de laminer à chaud, en continu, une bande de 200 mm de large.<br />
À partir de 1900, plusieurs inventions vont venir enrichir le monde du laminage. Peuvent être cités les grues électriques, les fours en continu, les cisailles volantes (en mesure de couper la bande en longueurs prédéterminées sitôt sortie des cylindres), les guides usinés et les bobines enroulant à vitesse élevée.<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Les laminoirs à froid :''' ==<br />
<br />
Alors que le laminage à chaud a pour but de mettre en forme le matériau, le laminage à froid permet de modifier les caractéristiques mécaniques du métal. De fait, l'écrouissage local (qui consiste en une déformation plastique) augmente la zone de déformation élastique. De cette manière, la limite d'élasticité est repoussée, tout en gardant constante la résistance à la rupture.<br />
On applique en règle générale le laminage à froid aux produits plats, à l'instar des tôles d'acier. Il transforme un produit laminé à chaud en bobine de métal extrêmement fine, soit moins de 3 millimètres. Deux types de laminoirs à froid existent :<br />
le laminoir monocage réversible : La bande passe à plusieurs reprises dans la même cage du laminoir. <br />
le tandem : Le laminoir étant constitué de plusieurs cages, nombre fluctuant entre 4 et 6, la bande passe simultanément dans les cages.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Travailleur laminoir.jpg|thumb|alt=Employé|Employé des laminoirs à froid de Thionville, à son poste.|left|400px ]]<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Les laminoirs à froid de Thionville :'''==<br />
<br />
Le long de la route de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Manom Manom], entre la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Moselle_%28rivi%C3%A8re%29 Moselle] et la voie ferrée de Luxembourg, se situent les laminoirs à froid de Thionville [http://wikithionville.fr/index.php?title=Cat%C3%A9gorie:M%C3%A9moire]. Ouverts le 13 août 1920 par la Société Anonyme des Laminoirs de Thionville, ils sont nés d'une entente entre les fils de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Peugeot Peugeot Frères] et des membres de la famille Peugeot [http://www.actuacity.com/laminoir--usine-de-traitement-de-surface-des-metaux-dite-societe-nouvelle-des-laminoirs-de-thionville--puis-societe-nouvelle-des-laminoirs-a-froid-de-thionville_m123298/]<br />
Principaux producteurs de feuillards nickelés, chromés, laitonnées ou d'acier laminés à froid, leur production annuelle correspondait à 30 000 tonnes, soit approximativement un cinquième de la production française.<br />
Leur équipement des plus modernes leur permettait de répondre aux sévères critères d'exigence de plusieurs industries. Soucieux des dimensions, de la dureté des feuillards, de la qualité de la surface ainsi que des caractéristiques du métal, les laminoirs assuraient la réussite des opérations de découpage, d'emboutissage, de cambrage et de pliage.<br />
Les laminoirs à froid de Thionville concouraient à la réalisation de nombreux ensembles industriels, tels le roulement à billes, le câble électrique, l'automobile et le cycle. Surtout, ils servaient à l'activité d'un grand nombre d'industries transformatrices d'ordre national.<br />
La fermeture des laminoirs a eu lieu en 2005.<br />
<br />
Un ancien des laminoirs de Thionville, chef d'équipe mécanique, responsable du dépannage sur toute l'usine, nous explique les évolutions qu'elle a connues. <br />
<br />
Etre chef d'équipe mécanique revenait à superviser toutes les machines au niveau de la sécurité. L'équipe tournait sur les trois huit. (6h-14h / 14h-22h / 22h-6h) Lui, en tant que chef d'équipe, pouvait être rappelé la nuit en cas de panne, et ce n'était pas rare. "La mécanique, ce n'est jamais pareil, c'est comme un défi, trouver la panne, et trouver comment la réparer... ce n'était pas monotone." Dans l'équipe, il y avait de nombreux métiers : maçons, menuisiers, tourneurs, soudeurs, fraiseurs, rectifieurs, électriciens, peintres, graisseurs, balayeurs, magasiniers (qui stockaient les pièces de rechange...). Beaucoup de métiers qui ont été peu à peu évincés, avec la modernisation des lignes.<br />
<br />
En 1976, il y avait 100 personnes à l'entretien et dépannage. En 2004, ils n'étaient plus que 12. Les lignes étaient devenues plus performantes, (d'ailleurs il y avait de moins en moins de blessés). Mais il n'y avait pas moins de travail, au contraire. Cependant, l'entreprise sous traitait avec l'extérieur et n'employait plus que 12 personnes en interne... <br />
<br />
En 1983, est arrivée la première vague de licenciements. Et le personnel restant a été muté, pour 80% d'entre eux, chez Arcelor Mittal en 2005.<br />
"Mittal a racheté la qualité, le savoir-faire, et maintenant il ouvre ses usines ailleurs, où le coût de la main d'oeuvre est moins important."<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Route_de_Manom.jpg|thumb|alt=Route|Route de Manom.|left|300px ]]<br />
[[Fichier:16-.JPEG|thumb|alt=Route|Route de Manom après la destruction|right|300px ]]<br />
<br />
<br />
<br />
== '''La Cité des Laminoirs :''' ==<br />
<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Vue_de_la_cité_des_laminoirs.jpg|thumb|alt=Cité|Cité des laminoirs.|left|400px ]]<br />
<br />
<br />
Étant donné que l'extension de la société requerrait un apport considérable de personnel, loger la main-d’œuvre s'imposait. <br />
Malgré tout, les possibilités de construction sur Thionville restaient réduites. Aussi la Société des Laminoirs à Froid de Thionville essaya de mettre à disposition de son personnel des logements.<br />
<br />
Entre 1920 et 1930, 65 logements individuels virent le jour non loin de l'usine. Ainsi fut constituée la Cité des Laminoirs, dont la population passa à environ 250 personnes.<br />
Entre 1930 et 1935, années où sévissait la crise, aucune bâtisse ne fut érigée.<br />
Après 1946, un immeuble sortit de terre à la Cité des Laminoirs, transformé en dortoir pour accueillir 80 ouvriers, dans l'attente de loger leur famille.<br />
<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Rue_cité_Manom.jpg|thumb|alt=Rue|Rue dans les années 50.|235px ]]<br />
[[Fichier:Maison_contemporaine.jpg|thumb|alt=Maison|Rue en 2012.|250px ]] <br />
<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Rond-point_cité_Manom.jpg|thumb|alt=Rond-point|Carrefour dans les années 50.|left|200px ]]<br />
[[Fichier:Rond_point_contemporain.jpg|thumb|alt=Banderole|Carrefour en 2012.|left|250px ]]<br />
<br />
<br />
<br />
== '''La Grande Dépression :''' ==<br />
<br />
La victoire française de 1918, mettant un terme à la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale Grande Guerre], unifia à nouveau [http://fr.wikipedia.org/wiki/Bassin_houiller_lorrain le bassin lorrain].<br />
* l'UCPM<br />
* la Société métallurgique des Terres-Rouges<br />
* les Forges et Aciéries de Nord et Lorraine <br />
* la Société métallurgique de Knutange <br />
* la Société lorraine des Aciéries de Rombas <br />
* la Société des Aciéries de Longwy <br />
<br />
Entre 1924 et 1929, l'industrie métallurgique de Lorraine traversa son âge d'or. En 1929, les productions de minerai de fer et de fonte parviennent à atteindre les rendements de l'année 1913. Dans le même temps, la production d'acier dépasse d'un tiers les résultats de 1913. 40 000 ouvriers sont employés dans les mines et les usines. Les installations se modernisent. À [http://fr.wikipedia.org/wiki/Hagondange Hagondange], une nouvelle usine, nommée la SAFE, est créée, tandis que des cokeries majeures voient le jour. Thionville ajoute des aciérés et des laminoirs à ses hauts fourneaux.<br />
<br />
Toutefois, à partir de 1930, la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Krach_de_1929 crise économique] éclate. Partie des États-Unis, elle touche l'Europe, mais surtout l'Allemagne. Le [http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeudi_noir Jeudi Noir], justifié par les multiples émissions monétaires faites par les pays européens dans la tourmente de la guerre, aura aussi ses conséquences en France. Le pays voit la valeur du franc dégringoler (malgré la stabilisation monétaire de Poincaré en 1926).<br />
En 1932, la production n'est plus que l'ombre de celle de l'année 1929, même si elle se redressera en 1935.<br />
Les commandes aux laminoirs de Thionville se font rares, les prix s'effondrent. <br />
<br />
<br />
<br />
== '''Le Front Populaire et les grèves de juin 1936''' ==<br />
<br />
En mai 1936, lors des élections législatives, le [http://fr.wikipedia.org/wiki/Front_populaire_(France) Front Populaire], dont font partie le Parti Communiste (dirigé par [http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Thorez Maurice Thorez]), la SFIO (dirigée par [http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_Blum Léon Blum]) ainsi que le Parti Radical (dirigé par [http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Daladier Edouard Daladier]), obtient la majorité absolue à la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Chambre_des_d%C3%A9put%C3%A9s Chambre des Députés] (actuelle [http://fr.wikipedia.org/wiki/Assembl%C3%A9e_nationale_(France) Assemblée Nationale]). Soutenu par les trois partis, Léon Blum devient [http://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9sident_du_conseil_(France) Président du Conseil]. Un nouveau gouvernement de coalition radicale et socialiste est formé. Et, même si les communistes le soutiennent, ils n'y participent en aucun cas.<br />
Un immense mouvement de grèves se déclenche alors. Souvent, les grèves consistent en l'occupation joyeuse du lieu de travail, l'objectif étant de faire pression sur les patrons et le gouvernement, dans l'attente qu'ils adoptent rapidement des réformes. Le gouvernement Blum, en échange de l'évacuation des usines, fera signer, dans la nuit du 7 au 8 juin 1936, les [http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_de_Matignon_(1936) Accord de Matignon].<br />
<br />
La Lorraine est également concernée par le mouvement de grèves, avec, en particulier, la formation du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Front_lorrain Front Lorrain]. Il s'agit d'une confédération mosellane, comprenant des formations opposées aux idées du Front Populaire. La cité de Thionville, tout comme les villes avoisinantes, est touchée par les grèves. Ses laminoirs à froid ne feront pas exception au mouvement du peuple.<br />
<br />
<br />
<br />
== '''La Seconde Guerre Mondiale :''' ==<br />
<br />
En [http://fr.wikipedia.org/wiki/Mai_1940 mai 1940], l'offensive allemande se déchaîne à l'ouest de l'Europe. Les [http://fr.wikipedia.org/wiki/Pays-Bas Pays-Bas] tombent au bout de trois jours de combat. La [http://fr.wikipedia.org/wiki/Belgique Belgique], en revanche, résiste 18 jours, avant que la ''[http://fr.wikipedia.org/wiki/Blitzkrieg Blitzkrieg]'' n'ait raison d'elle. Menacées sur leurs flancs par le général [http://fr.wikipedia.org/wiki/Heinz_Guderian Heinz Guderian], qui, suite à la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Perc%C3%A9e_de_Sedan Percée de Sedan], commence à refermer les tenailles de son piège, les troupes alliées rembarquent à [http://fr.wikipedia.org/wiki/Dunkerque Dunkerque]. Les pertes dans les faubourgs de la ville sont colossales, et Hitler, suite à la victoire de ses armées, fera de ce jour la fête nationale du pays.<br />
<br />
Le matériel de l'usine de Thionville est évacué, puis entreposé dans l'usine de Ferronneries du Midi à Toulouse, là où les Hauts Fourneaux de la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Chiers Chiers] se sont également repliés.<br />
La zone annexée par le [http://fr.wikipedia.org/wiki/Troisi%C3%A8me_Reich Grand Reich], à la suite de la signature de l'armistice du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Armistice_du_22_juin_1940 22 juin 1940], englobe l'usine, qui va servir aux besoins de la guerre.<br />
<br />
Sitôt la ville de Thionville libérée le 11 novembre 1944, l'usine est remise en état. Mais la tâche n'est pas aisée, car les matières premières et le personnel manquent.<br />
Le production reprend en mars 1945 à une cadence raisonnable.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Famille_de_l'époque.jpg|thumb|alt=Fmaille|Famille de l'époque.|center|400px ]]<br />
<br />
<br />
<br />
== '''La modernisation :''' ==<br />
<br />
'''Le feuillard recouvert'''<br />
<br />
Suivant l'usage lui étant destiné, l'acier du feuillard pourra être encore recouvert d'un autre métal, afin de garantir sa conservation ou d'améliorer sa présentation.<br />
Dans les ateliers spécialisés des laminoirs se trouvent les installations qui permettent de déposer le zinc, le chrome, le plomb, l'étain, le nickel ou le cuivre.<br />
Deux procédés sont ainsi employés :<br />
# la galvanoplastie<br />
# l'immersion dans un bain de métal liquide<br />
Dans les deux cas, le feuillard est dégraissé et lavé avec soin, avant de se voir plonger dans les bains d'électrolyse ou directement dans le métal fondu. À sa sortie, on obtient un produit de qualité indéniable. <br />
<br />
<br />
[[Fichier:Affiche.jpg|300px]]<br />
<br />
<br />
<br />
'''Les utilisations multiples'''<br />
<br />
Une fois les imposants rouleaux d'acier, nu ou recouvert, emballés, ils sont expédiés aux divers utilisateurs. Ces derniers les emploient alors pour la fabrication de produits, comme les jantes et les cadres de bicyclette, les pare-chocs, les jouets, les articles ménagers.<br />
Toutes les industries de transformation recherchent le feuillard laminé à froid, dont les fabrications n'acceptent que des bandes d'acier de fine précision. Aux laminoirs à froid de Thionville, cette finesse est obtenue grâce aux incessants contrôles et essais.<br />
Qui plus est, un laboratoire moderne est équipé de telle sorte à pouvoir assurer le contrôle des feuillards recouverts.Alors que la société travaillait jusqu'à là avec des laminoirs à la conduite lente et difficile, les laminoirs de Thionville ont innové des laminoirs d'un nouveau genre. Dotés de cages ainsi que de cylindres, ils permettaient d'avaler littéralement la bande de métal.<br />
<br />
<br />
'''La sécurité''' <br />
<br />
En 1980, les laminoirs à froid de Thionville sont devenus des références en matière de sécurité. En l'espace de trois ans, le taux de fréquence et de gravité des accidents a diminué de moitié. <br />
L'objectif du personnel des laminoirs s'articule en trois grandes idées :<br />
# rendre les machines moins dangereuses<br />
# former le personnel aux gestes et aux consignes de sécurité<br />
# connaître les causes des accidents afin d'en déduire les conséquences<br />
<br />
Une myriade de films de l'[http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_national_de_recherche_et_de_s%C3%A9curit%C3%A9 Institut national de la recherche et de la sécurité] et des diapositives en lien avec l'entreprise ont permis de sensibiliser le personnel aux dangers. <br />
Les laminoirs de Thionville, pour tout nouvel embauché, ont organisé un stage de 40 heures. Consacré à la découverte des installations, à l'information des consignes et à l'apprentissage de la manutention, il vise à prévenir les accidents.<br />
<br />
L'ingéniosité du plan d'action du personnel est illustré par des chiffres très clairs. En 1976, le nombre d'accidents était compris entre 10 et 12. Par l'entrée en vigueur du plan, il est tombé à 5. <br />
<br />
<br />
<br />
== '''Les licenciements :''' ==<br />
<br />
[[Fichier:Maison_cité_Manom.jpg|400px]]<br />
<br />
<br />
Le mardi 7 juillet 1981, la procédure de licenciement enclenchée par la direction des laminoirs à froid de Thionville aboutit. Des 61 licenciements demandés par la société en raison de difficultés économiques, 58 sont autorisés par l'inspection du travail.<br />
Les personnes qui ont perdu leur emploi peuvent adhérer à la convention nationale de l'emploi en sollicitant les pouvoirs publics. Concernant la direction, l'accord permettant de bénéficier de cette convention est à la signature du ministre. <br />
Toutefois, contrairement à la volonté des syndicats, la convention dont jouissent les anciens sidérurgistes ne s'applique pas dans le cas précis. Effectivement, les laminoirs à froid de Thionville ne font pas partie des entreprises sidérurgiques et ne sont pas une filiale d'un groupe sidérurgique.<br />
<br />
Une procédure spécialisée est alors mise en œuvre devant le [http://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_de_prud%27hommes_%28France%29 conseil de prud'hommes].<br />
<br />
Au conseil de prud'hommes, les licenciés défendent leur cause, qualifiant la mesure prise par la direction de disciplinaire, sinon discriminatoire. Selon eux, on tente de les évincer sous prétexte d'une licenciement économique, bien que la véritable raison soit dans leurs activités syndicales.<br />
<br />
Le jugement a été mis en délibéré au 16 juillet 1981.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:14-.JPEG|thumb|alt=Voie|Bâtiments détruits|right|500px ]]<br />
<br />
<br />
<br />
== '''Grèves de 1982 :''' ==<br />
<br />
'''L'inanité de l'assemblée générale'''<br />
<br />
À partir du 1er avril 1983, les laminoirs de Thionville sont paralysés par un mouvement de grève. Les locaux sont occupés et les portes bloquées. Ce mouvement trouve sa source en l'annonce par la direction de l'augmentation, pour le mois d'avril, du chômage partiel, lequel touche depuis quelques mois déjà l'entreprise.<br />
<br />
À la date du 11 avril, la direction s'inquiète du prolongement du conflit, aussi avertit-elle les membres du personnel :<br />
''« Pour résoudre ce conflit, la direction a proposé toutes les mesures qu'il est possible de prendre dans la situation présente de l'entreprise, pour atténuer dès maintenant les effets du chômage pour le personnel. D'autres propositions ont été faites pour satisfaire, dans la limite des nécessités du service, les revendications portant sur le problème moins immédiatement de la fixation des jours de congés payés correspondant à la cinquième semaine. »'' (Républicain Lorrain du 11/04/82)<br />
L'intérêt de cette annonce prend d'autant plus d'importance qu'il est nécessaire de résorber les pertes de l'année 1981 et de sauvegarder une partie de la clientèle nécessaire au bon fonctionnement de l'entreprise.<br />
<br />
Une assemblée générale des travailleurs se tient à l'usine, en présence de plus de 300 personnes. L'intersyndicale y expose les diverses négociations. Mais, suite à l'assemblée générale, les travailleurs jugent les négociations insuffisantes.<br />
<br />
Une nouvelle entrevue avec la direction n'aboutit pas, ce qui va pousser l'intersyndicale à durcir le mouvement.<br />
<br />
En premier lieu, un appel est lancé afin de soutenir sur un plan financier les grévistes. Dans un second temps, il est prévu de bloquer la voie ferrée, à Manom, sur la ligne Thionville-Luxembourg.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Vue_arrière_de_laminoirs.jpg|thumb|alt=Vue|Vue arrière des laminoirs.|400px ]]<br />
<br />
<br />
<br />
'''Le blocage du Pont des Alliés'''<br />
<br />
Le mercredi 14 avril 1982, l'intersyndicale des laminoirs à froid de Thionville organise une action spectaculaire devant l'inanité des négociations. Entre 11h30 et 12h30, des centaines de véhicules sont astreintes à demeurer sur les rives opposées de la Moselle. Tout trafic est ainsi interdit. Malgré les déviations promptement mises en place par la police, les embouteillages prennent une ampleur démesurée. <br />
<br />
<br />
[[Fichier:Voie_ferrée.jpg|thumb|alt=Voie|Voie ferrée de Manom.|right|400px ]]<br />
<br />
<br />
<br />
Quelque temps plus tard, revenus à l'usine, les grévistes bloquent partiellement la voie ferrée de Manom. Puis, ils reçoivent la visite du [http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Paul_Souffrin#section_1 Dr Paul Souffrin], le maire de la ville, dont ils obtiennent le soutien. <br />
<br />
<br />
<br />
'''La reprise des négociations'''<br />
<br />
Le jeudi 15 avril 1982, à 18h, les négociations reprennent entre l'intersyndicale ainsi que la direction des laminoirs à froid de Thionville. Le maire de Thionville met à leur disposition un ''« terrain neutre »'' (Républicain Lorrain du 16/04/82). La municipalité prévoit aussi de fournir une aide financière à ceux domiciliés à Thionville, et qui, du fait des grèves, subissent des pertes importantes de salaire.<br />
<br />
<br />
'''L'aboutissement des négociations'''<br />
<br />
Après plusieurs jours de grèves, dans la nuit de jeudi à vendredi, les salariés de l'entreprise se prononcent sur la reprise du travail à plusieurs conditions. Il est notamment décidé que 21 jours de congés payés pourront être pris au mois d'août par tous les employés. Le relèvement du coefficient plancher de l'heure de travail passe de 17,70 F de l'heure à 18,20 F de l'heure. Enfin, la direction accepte de recalculer la prime de fin d'année, en tenant compte du chômage moyen de l'année.<br />
<br />
<br />
'''L'agitation croissante'''<br />
<br />
Les employés des laminoirs à froid de Thionville tentent, le 11 mars 1983, d'attirer l'attention sur le sort de leur usine. En organisant un défilé dans les rues de Thionville ils escomptent éviter l'asphyxie des laminoirs. Car les deux sociétés sidérurgiques, [http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Usinor-Sacilor Sacilor] et [http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Usinor-Sacilor Usinor], refusent de livrer aux laminoirs le feuillard nécessaire à son fonctionnement. <br />
<br />
<br />
'''Les barrages du 23 mars 1983'''<br />
<br />
''« Les laminoirs vivront. »'' et ''« Nous ne voulons pas être les chômeurs de demain. »'' (Républicain Lorrain du 23/03/83) : tels sont les slogans scandés par les travailleurs des laminoirs à froid de Thionville pour la survie de leur usine.<br />
Des barrages sont installés dans les rues, des pneus brûlent sur la chaussée, les rideaux sont baissés, la police mobilisée.<br />
<br />
<br />
'''Les conditions de la reprise'''<br />
<br />
Après l'intervention en avril du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Garde_des_Sceaux Garde des Sceaux][http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Badinter Robert Badinter] auprès du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Procureur_de_la_R%C3%A9publique_%28France%29 Procureur de la République] du tribunal de Thionville, la solution aux grèves est proche. Entre autres, l'intersyndicale réclame que la société adhère à la convention de protection sociale de la sidérurgie, laquelle permettrait aux ouvriers de partir à la retraite dans de bonnes conditions leurs 50 ans révolus. Elle demande aussi un reclassement d'une partie du personnel dans les groupes sidérurgiques repreneurs. Par ailleurs, les grévistes approuvent la reprise des activités, mais rejettent les suppressions d'emplois (prévus à 171).<br />
<br />
<br />
[[Fichier:22-.JPEG|thumb|alt=Voie|Façade près de la voie ferrée|left|500px ]]<br />
<br />
<br />
'''Le règlement judiciaire'''<br />
<br />
Même si les représentants de l'intersyndicale ont demandé un report de la décision à la quinzaine, le temps de trouver un possible acquéreur pour l'entreprise, les laminoirs à froid de Thionville sont placés en liquidation judiciaire le 1er juillet 1983.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:23-.JPEG|thumb|alt=Voie|Un oeil à travers le verre.|center|400px ]]<br />
<br />
<br />
'''La reprise du travail'''<br />
<br />
Le conflit opposant cadres et employés au personnel s'apaise le 14 juillet 1983. Certaines services reprennent le travail. Cependant, en raison de problèmes techniques, l'usine se remet réellement en route le 18 juillet 1983.<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Jardins_de_la_cité.jpg|thumb|alt=Jardin|Jardins de la Cité des Laminoirs.|400px ]]<br />
<br />
<br />
<br />
== '''L'espoir :''' ==<br />
<br />
M. Jacques Wallon, nouveau patron des laminoirs à froid de Thionville, remet, le 8 décembre 1983, des médailles à 33 agents de l'usine, en récompense de leur travail et de leur fidélité. Dans l'espoir que des résultats seront au rendez-vous en 1984, après la crise de l'an passé, il garde, dans son discours, une pensée pour ceux ayant quitté l'usine. <br />
<br />
<br />
<br />
== '''La fin :''' ==<br />
<br />
Rebaptisés « Etilam » , les laminoirs à froid de Thionville ferment le 31 octobre 2005. Les mouvements de grève ainsi que les négociations n'auront permis d'enrayer le processus de fermeture. <br />
Néanmoins, le reclassement du personnel a plutôt bien fonctionné. ''« Plus de la moitié des hommes et des femmes ont pu trouver une issue dans une des autres entreprises du groupe. Un tiers de l'effectif a, pour sa part, bénéficié des mesures d'âges pour profiter de la retraite anticipée. Pour les personnes n'ayant pu bénéficier de l'une ou l'autre de ces mesures, une antenne de recherches d'emplois (12 à 18 mois) a été mise en place. Certains ont profité d'un congé de reclassement ou ont décidé de travailler sur un nouveau projet personnel. »'' (Républicain Lorrain du 05/08/2006). <br />
<br />
<br />
[[Fichier:Interdit d'accès.jpg|alt=Route|Portail|right|400px ]]<br />
[[Fichier:27-.JPEG|thumb|alt=Route|Portail avec vue sur les gravas|right|400px ]]<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Chaîne.jpg|thumb|alt=Chaîne|Les portes des laminoirs fermées.|center|400px ]] <br />
<br />
<br />
<br />
<br />
Si vous avez été intéressé par cet article, vous pouvez également consulter [[Marcel Herpeux, des laminoirs de Thionville à la photographie]].<br />
<br />
Pour en savoir plus sur la Cité des laminoirs, vous pouvez vous informer sur l'article [[Mme Melchior et la cité des laminoirs]].<br />
<br />
<br />
<br />
''Ils aimaient leur métier comme on aime un pays.''<br />
<br />
<br />
''Les Corons'' de Pierre Bachelet<br />
<br />
<br />
<br />
==''' Notes et références''' ==<br />
<br />
# http://fr.wikipedia.org/wiki/Laminage<br />
# http://www.actuacity.com/laminoir--usine-de-traitement-de-surface-des-metaux-dite-societe-nouvelle-des-laminoirs-de-thionville--puis-societe-nouvelle-des-laminoirs-a-froid-de-thionville_m123298/<br />
# http://wikithionville.fr/index.php?title=Cat%C3%A9gorie:M%C3%A9moire<br />
<br />
<br />
Crédits photos : '''MAYER Abel''' & '''PISTRE Michel''' & '''RIALLOT Xavier''' & '''Archives de la ville de Thionville'''<br />
<br />
Crédits documentation : '''SANTILLI Corentin''' & '''Archives de la ville de Thionville'''<br />
<br />
Remerciement à '''LAGLASSE Dominique''' et à '''toute l'équipe des Archives municipales''' pour leur coopération à la création de l'article " Laminoirs à froid de Thionville "<br />
<br />
Article initié par '''SANTILLI Corentin<br />
'''<br />
[[Catégorie:mémoire]] [[Catégorie:quartier]] [[catégorie:Travail]]</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:29-.JPEG&diff=13599Fichier:29-.JPEG2013-06-19T07:22:07Z<p>Santilli Corentin : </p>
<hr />
<div>== Licence&nbsp;: ==<br />
{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:31-.JPEG&diff=13598Fichier:31-.JPEG2013-06-19T07:22:03Z<p>Santilli Corentin : </p>
<hr />
<div>== Licence&nbsp;: ==<br />
{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:30-.JPEG&diff=13597Fichier:30-.JPEG2013-06-19T07:21:55Z<p>Santilli Corentin : </p>
<hr />
<div>== Licence&nbsp;: ==<br />
{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:28-.JPEG&diff=13596Fichier:28-.JPEG2013-06-19T07:17:36Z<p>Santilli Corentin : </p>
<hr />
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<hr />
<div>== Licence&nbsp;: ==<br />
{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:27-.JPEG&diff=13594Fichier:27-.JPEG2013-06-19T07:16:28Z<p>Santilli Corentin : </p>
<hr />
<div>== Licence&nbsp;: ==<br />
{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:26-.JPEG&diff=13593Fichier:26-.JPEG2013-06-19T07:16:21Z<p>Santilli Corentin : </p>
<hr />
<div>== Licence&nbsp;: ==<br />
{{CC-BY-NC-ND}}</div>Santilli Corentinhttps://wikithionville.fr/index.php?title=Fichier:24-.JPEG&diff=13592Fichier:24-.JPEG2013-06-19T07:13:07Z<p>Santilli Corentin : </p>
<hr />
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<hr />
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