« Mémoire d'histoire » : différence entre les versions

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Les “premiers” souvenirs que je garde de la Première Guerre mondiale, c'est que le 11 novembre, commémoration de l'armistice, nous allions à la salle des fêtes, chercher des petits pains au lait, que Lorraine-Escaut nous distribuait. Puis il y avait ces trois « vieux » assis sur le banc en face des aciéries, qui, chaque fois qu'ils le pouvaient, nous racontaient leurs souvenirs des tranchées. Quelquefois, je dois l'avouer, cela nous ennuyait un peu, mes copines et moi. Je garde le souvenir de belles cartes postales romantiques trouvées dans le grenier et qui alimentaient notre imagination d'enfants. Elles étaient enfouies au fond d'une vieille malle, avec de vieux uniformes, des articles de journaux et des médailles (croix de guerre, du mérite militaire, etc). C'est en grandissant, et à travers les livres d'école, que nous saurons pourquoi toutes ces choses étaient là. Et puis, il y avait aussi, et cela a marqué notre mémoire de gosses, ces personnes aux visages détruits par la guerre, et je dois le dire, qui nous faisaient peur, tout comme ces hommes qui n'avaient plus de jambes. Lorsque nous posions la question à nos parents, c'était toujours la même réponse évasive « c'est la guerre !!! ».
Les “premiers” souvenirs que je garde de la Première Guerre mondiale, c'est que le 11 novembre, commémoration de l'armistice, nous allions à la salle des fêtes, chercher des petits pains au lait, que Lorraine-Escaut nous distribuait. Puis il y avait ces trois « vieux » assis sur le banc en face des aciéries, qui, chaque fois qu'ils le pouvaient, nous racontaient leurs souvenirs des tranchées. Quelquefois, je dois l'avouer, cela nous ennuyait un peu, mes copines et moi. Je garde le souvenir de belles cartes postales romantiques trouvées dans le grenier et qui alimentaient notre imagination d'enfants. Elles étaient enfouies au fond d'une vieille malle, avec de vieux uniformes, des articles de journaux et des médailles (croix de guerre, du mérite militaire, etc). C'est en grandissant, et à travers les livres d'école, que nous saurons pourquoi toutes ces choses étaient là. Et puis, il y avait aussi, et cela a marqué notre mémoire de gosses, ces personnes aux visages détruits par la guerre, et je dois le dire, qui nous faisaient peur, tout comme ces hommes qui n'avaient plus de jambes. Lorsque nous posions la question à nos parents, c'était toujours la même réponse évasive « ''c'est la guerre !!!'' ».


Aujourd'hui, avec le recul, je dois reconnaître que les surnoms que les adultes leur donnaient me fait un peu honte. Je pense aux images renvoyées par les médias, au souvenir de ces trois bons vieux, et au regard malheureux d'une de mes copines lorsque son papy se faisait traiter de « gueule cassée ». Je me dis que non, tous ces hommes blessés par des obus en défendant leur pays ne méritaient pas que l'on s'enfuit devant eux.....
Aujourd'hui, avec le recul, je dois reconnaître que les surnoms que les adultes leur donnaient me fait un peu honte. Je pense aux images renvoyées par les médias, au souvenir de ces trois bons vieux, et au regard malheureux d'une de mes copines lorsque son papy se faisait traiter de « gueule cassée ». Je me dis que non, tous ces hommes blessés par des obus en défendant leur pays ne méritaient pas que l'on s'enfuit devant eux.....


Petite, j'entendais souvent les « vieux », dire plus jamais cela. Et pourtant, où en sommes-nous aujourd'hui.......
Petite, j'entendais souvent les « vieux » dire : « ''plus jamais cela'' ». Et pourtant, où en sommes-nous aujourd'hui.......





Dernière version du 18 septembre 2015 à 12:51

Les “premiers” souvenirs que je garde de la Première Guerre mondiale, c'est que le 11 novembre, commémoration de l'armistice, nous allions à la salle des fêtes, chercher des petits pains au lait, que Lorraine-Escaut nous distribuait. Puis il y avait ces trois « vieux » assis sur le banc en face des aciéries, qui, chaque fois qu'ils le pouvaient, nous racontaient leurs souvenirs des tranchées. Quelquefois, je dois l'avouer, cela nous ennuyait un peu, mes copines et moi. Je garde le souvenir de belles cartes postales romantiques trouvées dans le grenier et qui alimentaient notre imagination d'enfants. Elles étaient enfouies au fond d'une vieille malle, avec de vieux uniformes, des articles de journaux et des médailles (croix de guerre, du mérite militaire, etc). C'est en grandissant, et à travers les livres d'école, que nous saurons pourquoi toutes ces choses étaient là. Et puis, il y avait aussi, et cela a marqué notre mémoire de gosses, ces personnes aux visages détruits par la guerre, et je dois le dire, qui nous faisaient peur, tout comme ces hommes qui n'avaient plus de jambes. Lorsque nous posions la question à nos parents, c'était toujours la même réponse évasive « c'est la guerre !!! ».

Aujourd'hui, avec le recul, je dois reconnaître que les surnoms que les adultes leur donnaient me fait un peu honte. Je pense aux images renvoyées par les médias, au souvenir de ces trois bons vieux, et au regard malheureux d'une de mes copines lorsque son papy se faisait traiter de « gueule cassée ». Je me dis que non, tous ces hommes blessés par des obus en défendant leur pays ne méritaient pas que l'on s'enfuit devant eux.....

Petite, j'entendais souvent les « vieux » dire  : « plus jamais cela ». Et pourtant, où en sommes-nous aujourd'hui.......