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Version du 22 avril 2014 à 20:32
/!\ ACTUALITES : 22-4-2014 : BD : Les mille vies de Tibibu
20-4-2014 : Art et sport combiné :Simone sur la glace
04-4-2014 : Blague :La St Valentin
03-4-2014 : Présentation de l'activité théâtre : les Barbies Turiques-et-Rac
30-3-2014 : Série de blagues et BD crées par Sim : le boulot au mois d'août
30-3-2014 : BD :Mon chien Yack au mois d'août
30-3-2014 : BD : l'invitation
30-3-2014 : BD : gendre et belle-maman
30-3-2014 : BD : Le Webmaster en hiver
30-3-2014 : BD : Le Webmaster et le pastis
30-3-2014 : BD : Les mésaventures de Mamie
30-3-2014 : BD : Les Nanas (chez la voyante)
30-3-2014 : BD : Les Nanas(les larges épaules)
30-3-2014 : BD : Les Nanas (à l'occasion)
22-3-2013 : Edito = Sacré mec !
21-3-2014 : Edito = Rubrique Rencontres
18-3-2014 : introduction aux éditoriaux
18-3-2014 : Edito d'avril 2010 "Lettre à Monsieur et Madame"
19-3-2014 : Edito de décembre 2010 "Noël-Espoir"
19-3-2014 : Ma vie par l'autre bout - Episode 2
NB
Introduction aux éditoriaux :
J'ai écrit une série d'éditoriaux sur Intercom-Santé 57, sur la page Cancer-Espoir, association dont je suis Présidente-Fondatrice. J'aurai le plaisir de vous en présenter ci-dessous, quelques-uns, au long des prochains mois, si Dieu, ou Allah, ou le destin, me l'accordent. Vous remarquerez qu'ils se veulent délibérément "hors-maladie". Et qu'ils vous parlent, pour le plaisir de tous, et pour le mien propre. Et pour celui de P'tit canard bavard, lequel, comme son nom l'indique, aime davantage ouvrir le bec que de le fermer.
Sim
NB
Edito : Sacré mec !
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Enfin je l’ai trouvé. Depuis le temps qu’en vain, je le cherchais ! En ce qui me concerne, dès la première seconde, c’était devenu passionnel. Pour lui, bof, la première fois, c’est tout juste s’il m’avait tolérée, bon Prince ! Ensuite, littéralement, je l’avais rapté. Hyperperturbé, il m’avait subie, l’œil morne. Atterré, il ne m’en voulait même pas de lui imposer ces changements d’habitudes. Sur une planète étrangère, il ne rêvait simplement que de réintégrer la sienne.
Cela dura un certain temps. Point très longtemps. En fait, juste une journée. Et depuis, entre lui et moi, c’est l’amour fou. Il souffre beaucoup de me voir tapoter l’ordinateur. Le plus souvent, d’ailleurs, pour lui faire plaisir, je néglige cet outil de jeu et de travail, à telle enseigne que pour ce mois-ci, je ne vais rien faire de sérieux à propos d’éditorial ! Et si encore il ne s’agissait que de cela. Mais, pire : le cours normal de la vie s’est arrêté ! Et la chaleur n’arrange pas vraiment les choses…
En fait, ce sacré p’tit mec est devenu totalement tyrannique, et fourre son nez dans mes affaires, au sens propre et figuré, à toute heure du jour, m’empêchant de vaquer à ceci, ou de décider cela. En plus, il est du matin et moi du soir ! Dès 5 h (il fait encore nuit), l’agitation commence. Je maudis mes géniteurs de m’avoir fait naître maso. Car il faut bien l’être pour supporter cela dans son intégralité…Et vous ne savez pas tout : aux dernières nouvelles, il me mord carrément. Mes cris l’arrêtent à peine. En fait il me teste. Pour voir si je supporte, et jusqu’où je supporte. Lorsque je deviens carrément méchante, vite, au sens propre, il rampe à mes pieds, me les lèche. Me lèche les mains, le visage, le tout sans paroles, avec ferveur. Pendant les moments de trêve, il me contemple. Simplement. Ou me jette un regard furtif, un peu en biais, qui interroge : « Que pense-t-elle de moi ? Va-t-elle accepter ma dernière escapade ? C’est une dominante, c’est visible, je vais devoir louvoyer pas mal avec elle ! »
Ou encore, totalement immobile, sérieux, il me contemple, dans le silence. Cela veut dire : « Je ne savais pas que l’amour, c’était cela. Cette joie de tous les instants à t’avoir près de moi. Ce désespoir quand tu disparais. Le premier jour, c’est vrai, pour toi, j’éprouvais de la méfiance. Mais maintenant, s’il le faut, je te suivrai au bout de l’enfer ! Promets juste que tu ne partiras jamais plus ! J’y veillerai, d’ailleurs ! Tout à l’heure, ou demain, tu me coinceras entre tes jambes. Je ferai semblant que tu sois plus souple et plus forte que moi. Ma tête sur ta cuisse, je me laisserai caresser avec volupté. J’adore quand tu me masses ainsi. Même la brosse avec les piques, je l’adore, et je voudrais bien, pour prouver ma force, lui croquer le manche. Il paraît que c’est du plastique et mauvais pour les chiens autant que pour les humains. Et tu ne me laisses pas vraiment faire tout à fait ce que je veux, vilaine maîtresse adorée ! Car il paraît qu’il faut m’éduquer, et qu’à presque trois mois, tout chien berger que je suis, je dois être humanisé. Cela me plaît assez. A condition QUE…je puisse à l’instant même…te lécher le nez ! »
N’avons-nous pas droit, nous les humains, à nos joies et à nos amours de vacances !?
La Présidente.
NB
Edito : La rubrique Rencontre
Ce soir-là, je m'étais laissée aller, rêveuse, à fantasmer, en parcourant, menton dans la main, la rubrique RENCONTRE des petites annonces paraissant les samedis dans notre quotidien. Il est vrai que j'étais une « petite difficile » (au mieux). Et au pire une parano avérée. Peut-être la juste vision des choses se situait-elle entre ces deux extrêmes ?
Enfin, pour tout vous dire, voilà ce que je sussurai ce soir-là, aux messieurs, qui cherchaient par ce moyen, simpliste aux yeux des uns – bien pratique – aux yeux des autres – à trouver chaussures à leur pied – ou femme de leurs rêves - à peine secrets.
Cher inconnu : Vous vous situez dans la cinquantaine, précisez-vous... Cela signifie donc que vous avez cinquante huit ans. Ou cinquante neuf. Vous souhaitez une femme dont l'âge vous est indifférent, précisez-vous...
Eliminé d'office. Car cela signifie que vous en acceptez aussi de très jeunes – ou de très vieilles – Visiblement, vous n'êtes pas normal, Monsieur !
Et vous, autre cher inconnu : vous précisez que la profession vous est indifférente. Sous-entendu:même modeste. En quelque sorte, vous souhaitez tout de même une profession.(Pourvu qu'elle ramène de l'argent. Ne serait-ce qu'un peu. Peut-être bien esprit trop pratique, dans votre cas...Méfions-nous..)
Et vous, autre cher inconnu :
Vous précisez que vous cherchez une compagnie... : je parie que c'est pour m 'accabler de paroles...Enfin, admettons que j'aille jusqu'à...vous répondre...admettons...Il n'est pas défendu de rêver...
Surtout surtout, dès lors, ne me cassez pas les pieds, les soirs, avec le rabâchage de vos histoires perso. De la femme que vous avez beaucoup aimée – et surtout de celles que vous n'avez pas aimées du tout !
Mais peut-être n'avez pas su les aimer !?
Les soirs, je veux travailler sur mon ordi, et si vous me parlez, je vais me fâcher ! J'aimerais autant – mieux – que vous regardiez un peu la télé. Ou lisiez – je n'ose même pas vous demander si vous aimez lire – peut-être bien que vous n'aimez pas lire ? Le genre de bêta qui aime juste voir taper dans un ballon, à la télé, quoi...
Peut-être aussi aimez-vous commander – influer sur les idées – imposer les vôtres !? .hm...cette petite phrase, que je relève-là, dans l'annonce, juste en-dessous, à l'aspect engageant et anodin – aime discuter...cela ne voudrait pas plutôt dire : aime vous faire admettre mes idées à moi!? Fi donc !Beurff – Oui, c'est ça : enfoncer les idées à coups de marteau dans la tête - grave ! Ou pire, même : à force de contorsions savantes, les injecter habilement dans la tête de l'autre - une sorte de maltraitance déguisée en convivialité...Fi donc ! Au suivant ! :
Je me demande si vous accepteriez que je fasse lit à part – Monsieur - ou mieux – même : chambre à part ! Non point que vous soyiez « brebis galeuse », le problème n'est pas là ! Il faudrait que dans votre petite tête vous soyiez capable de réaliser que quand on a dormi seule pendant 40 ans -oui, quarante – on ne peut plus passer 8 h, couché, comme ça, à côté de quelqu'un ! C'est physique. Pour le reste du physique on verrait, mais bon, hm hm, enfin, ça dépendrait, je ne dirais pas systématiquement non d'office – mais je ne dirais pas «oui sans réserve, non plus !
Oh, le pire : si vous ronflez fort ! Eliminé d'office !
Vous aimez cuisiner !? Ah, j'adore me mettre à table sans ce soucis ! J'en rêve ! Au resto du coin, ils ne servent que des plats industriels déguisés en plats-maison. Et au self de....c'est carrément dégueulasse ! Et de plus,..quand j'ai fini de taper sur le clavier, l'heure est passée d'avoir faim. Remarquez, mon chien me rappelle à l'ordre ! Aimez-vous les chiens ? Etes-vous patient avec les bêtes !? Iriez-vous promener ma bête ? Et lui jeter son jouet, plusieurs fois par jour, tous les jours !? Oui !? Oui ? Bon – je note – Au fait, je veux bien passer une heure, à vos côtés, le soir, au lit. Dans quel lit ? Ce serait mieux au bout de la maison...L'ennui c'est que la chaudière tourne. Vous êtes prêt à payer combien, pour le chauffage ? – Ah, que tout cela est trivial et m'énerve – Mais bon, comme vous n'êtes pas encore l'homme de mes rêves avéré » il faut bien que je songe aux plates nécessités de l'existence !
Vous ne m'avez pas dit si vous souhaitez (exigez...) manger à midi pile. Si oui : éliminé d'office !
Et ne me parlez surtout pas de voyages et de restaurants. Bon, OK, le restaurant, une fois hebdo, où on mange bien, pourquoi pas ! Ah, en voilà plusieurs pour qui ça semble être la définition du bonheur. Stoppons-là !
Ah, en voilà un qui semble aimer une femme sans activités perso – bon, stop, ces rêves ne correspondent pas aux miens.
Bon. J'aimerais bien quelqu'un de « sortable ». Et rasé fraichement. A moins, carrément, d'une barbe joyeusement affichée. Mais si vous vous présentez à moi, Monsieur, non rasé depuis deux jours , c'est que vous aimez la provoc – ou carrément que vous avez la main molle : Adios amigos !
Savez-vous réparer un verrou de porte ? Tenez, un test : dites-moi comment vous allez réparer ce verrou ? Juste placer dedans le trou du loquet branlant la vis adéquate !? Vous êtes éliminé d'office, car vous êtes un bêta ! Plus aucune vis ne peut être ancrée dans ce trou élargi....Au suivant !
Quoi ?! Vous m'avez placé le verrou juste à l'endroit que je ne voulais pas !? Certes, bien placé et solide ! En fait, vous me montrez bien que c'est vous qui faites la loi chez moi. Bon ! Au suivant !
Ah, en voici toute une autre liste, là, sous mes yeux, (J'avais oublié de tourner la page...) Enervant, ces agences qui prennent toute la place. Enfin, c'est ainsi : Plein de machos cherchant femme douce et gentille , Ah, parfois, j'ai envie, rien que pour le plaisir, de leur dire leur quatre, à ces mecs inconscients. Ou plutôt trop conscients ! La femme dans toute sa soumission ! Et son rôle effacée! Enfin, Messieurs ! Si la qualité première d'une femme, pour vous, c'est d'être douce et gentille , c'est que pour vous, les multiples autres qualités ne comptent pas !!
Enfin quoi !? Vous m'avez déjà vue en train d'animer mes cours de gym !? Ce n'est pas parce que ces dames sont nonagénaires pour que je me dispense de maintenir en forme leur indispensable tonus ! Donc, à présent, nous allons nous battre contre l'adversaire avéré qui se trouve...à droite : bing, lancement du poing fermé, à droite !...L'adversaire à gauche...bang...lancement de l'autre poing fermé, à gauche toute...A présent, bonne claque – à droite d'abord – ehhh... vite, tournez la tête, lancez la main - claaaque, à gauche, toute. L'adversaire en a son compte, on passe aux coups de pieds! ( Vous me semblez, Mesdames, frétillantes de plaisir ! C'est pas une revanche sur la vie, ça !? Hahahh!)
Non, mais , « femme douce », on me défie, ou quoi !? »
Confidence au lecteur : Ne croyez surtout pas que je cherche à rencontrer quelqu'un. D'ailleurs, je ne sais pas si vous l'avez remarqué : je suis une petite difficile !
Votre Sim
NB
Edito d'avril 2010 :
Edito : Lettre à Monsieur et Madame - ou Les bonnes questions)
J’aime écrire ! Et j’aime dire ! Mais point écrire pour ne rien dire ! Verlaine avait bien écrit Lettre à Madame. Moi, je vais écrire : lettre à Monsieur et Madame. En ajoutant le patronyme LESPATIENTS, je vais, de plus, personnaliser la chose. Je vous mets de suite à l’aise : outre mon titre (un peu pompeux) de présidente-fondatrice de mon association, l’on me nomme également dans le civil « Madame LAPATIENTE ». Il est vrai que vous et moi sommes proches parents. Parenté de fonction. Et peut-être aussi (du moins je le souhaiterais), parenté d’âme. Du moment que nous sommes « patients », et entre parenthèse, de surcroît, souvent, fort patients, nous sommes forcément, des malades potentiels – ou des malades accomplis – ou en train de le devenir ! Et de ce fait, un peu comme Mr Jourdain maniait la prose, nous manions la médecine – sans le savoir ! A l’opposé des médecins, lesquels la manient – en le sachant.
A défaut de nous prescrire des petites pilules joliment colorées, nous les avalons généralement sans trop de complexes. A défaut d’être tous hypocondriaques, et de nous trouver au moins une maladie par lettre de l’alphabet (français), bien souvent, tout au long de la vie, nous nous répétons néanmoins: « Pourquoi moi !? ». Ou : « Pourquoi pas moi !? »
Et nos questions, elles restent si souvent sans réponse. Aussi, au lieu de les poser au bon Dieu, ou à un Oracle désespérément muet, personnellement, je me suis dis : Et pourquoi donc ne pas poser nos questions existentielles directement à la source, c'est-à-dire au médecin !? Au médecin spécialiste et ou au généraliste ? Au gastro, à l’ophtalmo, au cardio, etc. ?
Là, je me suis aperçue que pour les poser d’une façon pertinente, il convenait au moins d’en connaître un minimum sur la question ! Car, voyez-vous, à la fac, pendant les cours de mathématiques et statistiques, lorsque le prof s’arrêtait dans son élan pour demander « qui n’a pas compris » ? … et que les têtes se baissaient, accablées et honteuses, et qu’aucune voix indignée ne s’écriait :
« PERSONNE, Monsieur le Prof, n’a compris votre charabia ! »
Alors, le prof, paisible et rassuré, pouvait poursuivre son monologue…Tout le monde avait fait semblant d’avoir compris ! Dès lors, lui aussi pouvait bien faire semblant d’avoir été clair !
Bien sûr, pour poser les questions d’une façon pertinente, il faut déjà savoir formuler ces questions. Il faut aussi qu’elles vous viennent à l’esprit. L’autre jour, un ami m’a confié :
- Je sors de chez l’ophtalmo. Tout est bien pour moi !
- Oho ! Il a mis combien de temps à te recevoir !?
- Bah…Cinq ans ! Mais fais gaffe ! : pendant 4 ans, je ne me suis soucié de rien, ensuite j’ai demandé le RV, et j’ai attendu un an. C’est le délai !
- Ouaih…et alors !?
- Ben alors, je me suis fait engueuler !
- !?
- Pourtant je lui avais dit : Docteur, je vois bien, j’ai pas de problèmes. Mes lunettes conviennent, c’est juste par acquit de conscience, quoi !
- « C’est pour votre TENSION (GROS BÊTA !)…Pour la mesure de votre tension, Monsieur, que vous deviez venir, absolument, à votre âge ! » Et du coup, elle m’a mesuré la tension (dans l’œil), et m’a dit : « C’est bien » !
- Et t’avais combien !?
- Qu’est-ce que j’en sais ! C’la n’a aucune importance !
- Si ! Cela A de l’importance ! Elle t’a parlé du glaucome ?
- Je ne me rappelle plus…
- Tu sais que si tu as 20 de tension dans l’oeil, c’est le début d’un glaucome ?
- Pour l’instant, je n’ai rien…
- Et si t’as un glaucome, non stabilisé, tu risques la cécité !
- Beuhhh…
- Bon, ben, écoute, moi, j’ai déniché un ophtalmo chez qui je vais me rendre au mois de mai, et dont le délai d’attente n’est que de 5 mois !
- Comment t’as fait !?
- Il exerce dans une petite (toute petite) ville. Et c’est l’opticien qui me l’a recommandé…
- Ah bon !?
- Pas vraiment recommandé, mais ça c’est passé comme ça : je me suis rendue chez l’opticien, pour lui poser quelques questions, car mon ophtalmo habituel – que je vois tous les ans, ou tous les deux ans, déteste totalement répondre à mes questions ! Dès que je commence, il se contient à grand peine pour ne pas me taper, ou me pousser en dehors de son cabinet…
Du coup, je m’en suis plainte à l’opticien, lequel m’a affirmé : « Madame, les ophtalmos, en règle très générale, répondent sèchement à nos questions, lorsque nous sommes obligés de leur en poser, parfois ! Or, nous en avons trouvé un qui y répond à présent complaisamment ! C’est merveilleux !
- Vite, je pris bonne note des coordonnées, et, depuis, je suis rassurée, j’ai trouvé l’ophtalmo de mes rêves, et il me répondra ! Et figures-toi que, par hasard, dans le journal, j’ai vu mentionné son nom à propos d’une conférence qu’il a donné dans une école. Une école de grands, certes, mais pas du niveau polytechnique ! Première fois que je vois un ophtalmo donner une conférence de vulgarisation !
Cela me donne une idée, d’ailleurs, pour une future conférence « La vue, c’est la vie », ou quelque chose dans ce goût-là, tu vois… !
- Cela a à voir avec ton truc sur le cancer !?
- Pas vraiment…Mais avec l’éducation du public. Et tu vois, ça me passionne !
Albert mange sa choucroute avec passion. Ils l’ont quand même servi un peu chichement, pour ses un mètre quatre vingt cinq ! Le connaissant comme point trop narreux, je lui cède la moitié de ma part, trop abondante. Les microbes en prime. Il accepte le tout avec un plaisir qu’il souhaiterait secret… Mais à mon œil de lynx, rien n’échappe (avec ou sans ophtalmo !!)
Et, à propos de microbes : L’hygiène, c’est la vie. Mais point trop n’en faut !
Ou encore : le mieux est l’ennemi du bien.
Aurevoir, ami lecteur, et rendez-vous, pour le prochain éditorial, au début mai
Votre Sim
NB
Edito de décembre 2010 :
Edito : Noêl-Espoir
Rêveuse, je contemplais sur mon bureau le personnage hybride, mi-danseuse, mi-patineuse, qui levait les bras, en quête de l'infini, vers un soleil pâle. Sa robe était d'un vert cru, parce qu'il fallait bien attirer le regard. Des patins à glace, aux contours affirmés, réflétaient mon amour de ce sport très spécial, en particulier, et de la pratique de l'activité physique, en général. « Le mouvement, c'est la vie, et c'est l'espoir », aurait pu s'intituler mon logo ». Et c'est ce qu'il se voulait de suggérer, en-dessous des caractères un peu tremblotants de ce mot composé, mélange ambigu de peur et de joie : CANCER-ESPOIR. Ce titre chapeautait notre patineuse, un peu comme un parapluie, et ce qui me bottait par-dessus tout, c'était le terme ESPOIR, tout en haut, et tout grand. C'était le seul mot à retenir, la seule leçon à tirer de notre foutue vie, « et de ses manigances, qui ne pourraient pas nous prendre nos amours, pour la seconde fois », pour paraphraser une chanson restée célèbre !
La danseuse-patineuse s'avançait dans un nuage pastel. Etait-elle happée, ou ne l'était-elle point, par une sorte de fantôme blanc, en arrière-plan, crabe ou méduse, avide de la phagocyter rapidos?
Et, le regard lointain, je continuais à interroger le présent, le passé et l'avenir.
La déco de Noël commençait à réapparaître en premier plan, s'affichant déjà, encore timide, , joyeuse et insouciante sur la toile sombre de nos nuits d'hiver. Bientôt, elle nous envahirait de son omniprésence. Factice, féérique, prenante. Elle inciterait, autoritaire, à l'achat attendri de l'ours en peluche, de la Barbie, et d'une kyrielle de choses les unes plus utiles ou inutiles que les autres, et dont la qualité première serait de faire plaisir à celui qui, en catimini, les placerait sous le sapin, bien davantage encore qu'à celui qui les y ramasserait!
Noël pour tous ! Pour ceux, partis, dont le souvenir serait honoré par quelques branchages sur une pierre gravée. Pour ceux qui restaient et qui, devant toutes ces boules scintillantes, iraient se cacher pour pleurer. Noël pour tous ceux, insouciants, serrant dans leurs bras enfants, parents, amis, amants.
Pour tous ceux qui, marchant droit, ne boîtaient pas. Pour tous ceux qui, aidés de leur déambulateur, avaient la chance d'être affranchis d'une chaise roulante. Pour tous ceux qui, en chaise roulante, avaient le bonheur de pouvoir encore parler, s'essuyer le nez, et manger tout seul. Pour tous ceux qui avaient encore leurs yeux pour voir les belles boules, et leurs oreilles pour entendre les chants liturgiques.
Oh, serais-je animée de « la langueur des automnes monotones » !?
Pourtant, hier, moi aussi j'avais fait mon cadeau de Noël. Discrètement, avec un mois d'avance, et sans préméditation ! Dans l'une des maisons de retraite où j'allais périodiquement faire mon petit tour, j'avais croisé une dame toute menue, toute petite, l'air très très préoccupé, et qui, d'une voix fluette, à la fois affirmée et timide, me confessa qu'elle ne pouvait plus pénétrer dans sa chambre, dont elle n'avait pas la clé, et dont la porte avait été, d'autorité verrouillée par, semblait-il, un personnel un peu pressé. Toute la journée, elle avait erré, en quête d'une clé mystérieuse, dont l'absence lui interdisait l'accès à son petit havre de sécurité : SA chambre ! A l'instar des autres pensionnaires, elle ne disposait plus que de ce bien-là : ces quelques mètres carrés proprets, avec WC et douche, et quelques objets intimes, à placer ou accrocher où elle le souhaiterait. Cette dame (je m'abstiendrai de dire « la petite dame », ou « la petite vieille », parce que ces termes sont plus condescendants encore qu'ils ne sont gentils), cette dame me paraissait avoir, comme on dit « toute sa tête » ! A notre atelier-mémoire, elle avait participé par des réponses dénotant un étonnant degré de culture générale. L'après-midi, j'étais retourné à la résidence pour y récupérer un dossier confidentiel oublié dans la salle-atelier. J'avais obtenu du personnel une clé pour ouvrir la porte, et c'est-là que Paulette (il s'agit d'elle) avait croisé mon chemin, à nouveau, et m'avait présenté sa requête. Je l'avais tenue par la main, et nous avions déambulé dans les couloirs, à la recherche d'un trousseau de clés, pour ouvrir sa porte. Après moult recherches, interrogations et errances, nous avions aboutis au service Alzheimer, où j'étais parvenue à pénétrer, mais duquel nous avions eu un certain mal à nous échapper. Paulette était soupçonnée de s'être trompée d'étage. Pourtant non, elle affirmait le contraire. Après quelques valses-hésitations dans l'ascenseur, tenant toujours Paulette fermement par la main, je me retrouvais en sa compagnie devant sa supposée porte, effectivement et solidement fermée à double ou triple tour...Qu'allions-nous faire ?! Le samedi après-midi, le personnel était rare dans les longs couloirs. J'eus l'idée d'essayer la clé que je tenais en main, celle de la salle-atelier. Elle me semblait bien compliquée, cette clé, mais c'était le sésame qui parvint à ouvrir la porte...du paradis ! Il s'agissait bien de la chambre de Paulette, et sans le savoir, je tenais dans ma main un passe-partout !
La joie et le soulagement de cette femme, qui avait été conduite jusqu'à son petit havre de paix par une main amie, et ses remerciements attendris, furent peut-être le plus beau cadeau de Noël que j'aurai l'occasion de faire pour 2010. L'intensité de cette joie, en face d'un petit bonheur retrouvé me réchauffera le coeur, autant, je crois, que les boules multicolores suspendues dans le ciel d'hiver. Et même davantage. Car les boules sont pour tout le monde, mais cette joie, elle avait été pour moi toute seule !
Einstein disait bien : « Tout est relatif » !
Votre Sim
NB
MA VIE PAR L'AUTRE BOUT:
Histoire autobiographique
Racontée par Simone Schlitter
Ma vie par l'autre bout : Avant-propos
Pour les lecteurs-lectrices
de P'tit canard bavard
Je mettrai à votre disposition certains épisodes d'un livre que je suis en train d'écrire. Il s'attarde sur la 2è guerre mondiale. Braque la caméra sur la vie des gens, ici, en Alsace Lorraine, pendant cette période douloureuse. Sur les bombardements parfois incessants. Notre vie d'alors, cachés dans les caves. Le rationnement. Mon père, qui ne m'aimait guère. Mes grands-parents que j'adorais. Les soldats américains, leurs cigarettes et leur bonne humeur. Mon cousin-Roger, qui devint mon mari. Ma vie de jeune fille pauvre. Sans perspectives.
Et puis ma dure vie de jeune mariée, avec quatre bébés en quatre ans.
Et puis et puis...Et moi et moi...
Bonne lecture. (Je commence pour vous par l'épisode 2...Pourquoi ? Ah, dans la vie, faut-il vraiment tout justifier !? A mon avis, non.
Sim
Episode 2
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Les médicaments chez mémère et pépère. La chaise « glissante ».
Les médicaments, dans leur conception actuelle, n'existaient pas. La chère-soeur de l'hôpital de Beauregard – le seul hôpital de Thionville, à l'époque – venait parfois. Soit pour les pansements des jambes de mémère, soit pour la pose de ventouses à pépère. Je n'avais pas le droit de trop rester dans la chambre à coucher, mais je voyais bien : de petits bouts de coton étaient trempés dans du « Schnaps », la chère-soeur y mettait le feu, les jetait d'une main experte dans de curieuses ampoules en verre (les ventouses), qu'elle appuyait ensuite sur le dos de pépère, qui avait l'air d'aimer ça. C'était « pour décongestionner ». Il y avait aussi les grogs, avec du miel, du citron et du rhum, que pépère buvait avec délice. Mémère n'en prenait jamais. Je n'entendis pourtant jamais pépère tousser. Certes, il ne fumait pas. De toutes façons, mémère n'aurait pas toléré. C'était elle qui commandait. Pépère chiquait, par contre. Je le voyais parfois découper sur une planchette, avec des gestes précieux, de longues bandes épaisses et noirâtres, ressemblant vaguement à du réglisse. Il en faisait des sortes de gros bonbons. Je n'avais pas le droit de toucher. Les morceaux étaient ensuite placés, à l'abri, dans un pot de gré rouge, sur le sol, dans l'entrée, là où il faisait plus frais. L'on me racontait souvent que, bébé, je m'étais traînée en rampant jusqu'à l'endroit stratégique, me remplissant la bouche de ces chiques bizarres dont le jus me dégoulinait sur le menton. Puis j'avais rampé jusqu'aux jupes de mémère, éternellement debout devant la cuisinière à bois, afin d'y chercher secours et protection, en hurlant de déplaisir.
Pourtant, ma bien-aimée mémère ne resta pas toujours debout, ainsi, devant la cuisinière. Peu à peu, elle ne quitta plus sa chaise. Non seulement ses ulcères la faisait souffrir terriblement, mais de plus, ses jambes se refusaient à la porter. Je crois que c'était un problème de hanches, car elle crispait ses mains, toujours, sur ces endroits-là, en gémissant. Quand elle se levait de sa chaise, elle se cramponnait à la table, et s'y arc-boutait, afin de faire seule ses besoins, après que pépère lui eut glissé la bassine par dessous. Plus tard, c'est moi qui pris le relai de pépère, quand je venais en vacances. Je le faisais avec une joie immense. Mémère était toujours émerveillée de la patience que – paraît-il – je manifestais ainsi, à courir dans tous les coins, pour apporter le pot de beurre, la cruche à café, la salade de concombres, placés à même le sol, dans le cellier. Toutes ces actions qui représentaient pour mémère des obstacles si durs à franchir, sur sa simple chaise. Ce qui obligeait pépère, quand j'étais absente (pendant les périodes scolaires), à rester souvent présent dans la cuisine, au lieu d'oeuvrer à des occupations plus normales. Pépère, en effet, avait exercé le métier d'artisan menuisier. Après sa retraite, il se rendait encore précieusement utile aux alentours, pour réparer ceci, confectionner cela...refaire un sommier, remettre à neuf des matelas de bonne laine, réparer une porte, en construire une autre, réparer un plancher, déboucher un évier, et bien sûr, j'en passe ! Pendant la guerre de 1940 à 1944, il échangeait ses services, à la campagne, contre du lard, du jambon, de la saucisse, du beurre et des œufs. Cela s'appelait « hamstern ». C'était sévèrement réprimé, car chaque famille disposait de tickets alimentaires, pendant cette longue période de rationnement. Leur nombre était calculé en fonction de la grandeur de la famille et du nombre d'enfants. Mon frère et moi avions droit à un demi-litre de « Vollmilch » (lait entier), chacun. Mes parents n'avaient droit chacun qu'à un quart de litre de « Magermilch » (lait maigre) Le tout mélangé nous permettait quand même de disposer par jour d'un litre et demi de lait à l'époque.
La Hamsterei – je ne sais comment traduire – le « troc », en effet , ne réflète pas le côté interdit et un brin canaille de l'action – la Hamsterei, interdite, n'était que rarement établie « la main dans le sac », donc rarement punie, et dès qu'une accointance se profilait, direction campagne, on sautait sur l'occasion.
A l'époque, tout se réparait. Rien n'était jeté. Chacun possédait, dans l'une de ses armoires, des bouts de tissus emballés, imprégnés de naphtaline, et aussi d'une boîte contenant des morceaux de sacs à mains, bottes, etc. faits de cuir ou de peaux.
Ma présence avait fini par soulager pépère, un temps bref, mais heureusement répétitif, à chaque période de vacances, d'occupations pour lesquelles sa grosse force, impatiente d'oeuvrer d'une façon plus constructive, se mutilait complètement. A l'époque, je n'analysais pas les problèmes ainsi qu'aujourd'hui. Je courais à droite, à gauche, toute contente d'être utile en même temps que de courir. A la maison, on ne me demandait jamais rien. Ou alors, papa et maman exigeaient, d'un ton pincé, préoccupé. Maman me priait juste lorsqu'il s'agissait de jouer au soldat avec mon frère. Alors, mollement, je jouais. Ou alors mon père me donnait une fessée en exigeant : « joue au soldat avec Paul ! » Alors je jouais. Mollement. Lorsque j'avais six ans. Mais plus à l'âge de 10 ans. Car alors, mon frère, âgé de presque douze ans, se cachait pour jouer au soldat. Je considérais longtemps cela comme une douce obsession dont il convenait que je me moque. Cela m'arrangeait...et me vengeait des contraintes subies. Aujourd'hui, Paul et moi, devant un échiquier, ou une tasse de café, nous en rions parfois.
Mémère n'avait d'autres ressources que de se déplacer en imprimant à sa chaise de brèves secousses, pour la faire avancer en glissant sur le plancher de bois. Heureusement pour elle, sa maigreur était un avantage. Elle avait plusieurs fois demandé à pépère de lui placer des roulettes sous les pieds de la chaise, mais pépère avait toujours refusé. « C'est trop dangereux », disait-il. Aujourd'hui je comprends pourquoi. Depuis que je manipule, lors de mes visites aux malades, les chaises roulantes actuelles, munies de leurs indispensables freins, je comprends : en se mettant debout, freins non bloqués, on imprime à la chaise un premier mouvement de recul, et en se remettant assis, un deuxième recul. Au temps trois, on se retrouve les quatre fers en l'air, avant d'avoir eu le temps de compter. Donc pépère avait raison de ne pas poser de roulettes sous les pieds de la chaise.
En ce temps-là, les chaises roulantes n'existaient pas. Du moins n'étaient-elles pas accessibles au public. Et les prothèses de hanches étaient encore à inventer. En 1950, j'entendis, la première fois de ma vie, parler de prothèses, à propos d'une amie de ma mère. Opération de la hanche qui semblait ratée, d'ailleurs, en fonction des lamentations durables, des années durant, de l'amie Marguerite. Ma mère avait dit, pragmatique : « on lui a enlevé la hanche, et mis un bout de fer à la place ».
Mémère ne disposait d'aucun antidouleur. Je ne crois pas que cela existait avant et pendant la guerre. Du moins ailleurs qu'à l'hôpital. A part le Schnaps, c'est à dire l'eau-de-vie, dont mémère n'aurait jamais absorbé la moindre goutte, même sous la menace des feux de l'enfer.
Mémère entre 1880 et 1890
C'était une belle jeune fille. Je le vois sur sa photo de mariage, imprimée sur du gros carton glacé, dont l'encre a jauni et pâli. Elle ressemblait à Simone Veil, en plus jeune, forcément...Même allure douce, distinguée, mais déterminée. Elle avait été élevée par « Tante Catherine ». Elle en parlait avec vénération. Sa voix, alors, se transformait en caresse. Et je crois bien que, par rapport à moi, dans son cœur et dans le mien, elle était « ma bonne Tante Catherine ». Ses parents tenaient une quincaillerie, à Delme, près de Chateau-Salin. Mon arrière-grand-mère avait une réputation bien établie de grande sévérité, et même de méchanceté. Mémère en parlait rarement, et sa voix devenait alors comme étouffée. Ils étaient à cinq, dans la fratrie. L'un de ses frères, son préféré, le bon oncle Henri, mourut, encore jeune homme, d'une péritonite. A l'époque, le terme « adolescent » n'était pas employé. D'enfant, on passait à l'état de jeune homme, ou de jeune fille, chargés de travail et de responsabilités.
L'oncle Henri et son frère revenaient des champs, en char-à-banc. Ce véhicule, tiré par un ou des chevaux, pouvait être chargé de ce qu'on voulait, mais comportait un banc, pour s'asseoir, sur le devant. En rentrant des champs, l'oncle Henri avait fait « comme ça » avec son fouet, et il s'était empiffré de pommes vertes, car il avait soif et faim. Ensuite, il s'était désaltéré à la fontaine, car sa soif était loin d'être apaisée. Et ensuite, il s'était tordu de douleur, des jours durant. Le médecin avait diagnostiqué une péritonite, avec interdiction de boire. Mais comme l'oncle Henri, alité, mourait toujours de soif, ma grand-mère, sa sœur, avait cédé à son souhait, et lui avait apporté une bouteille de bière. Il la lui avait arrachée des mains (« comme ça »!), et s'était désaltéré goulûment au goulot. (Comme ça ! » Et sur ce, il était mort rapidement. Mémère ne s'en consolait pas. Je le voyais bien ! Dans la famille, par la suite, un principe s'ancra solidement : ne jamais manger de fruits verts. Ne jamais boire de l'eau après avoir mangé des fruits crus. Même mûrs. Une fois, mon frère et moi avions dérogé à ce principe : nous nous étions, en forêt, empiffrés de fraises des bois, puis nous étions désaltérés goulûment à la fontaine. Puis nous nous étions couchés, nous tordant de douleur. La péritonite fut évitée de peu.
Faute de médicaments, il fallait bien prendre quelques précautions, par ailleurs...
Mémère, jeune fille, rentra chez ses parents, et fut embauchée pour porter sur son dos de lourds fourneaux en fonte, déposés ensuite dans les chars-à-banc des paysans venant les acheter. Au moins 50 Kg, par fourneau, racontait-elle, un brin tristounette.
A l'évoquer, je comprends mieux ses problèmes de hanches...Avec ou sans ostéoporose...A défaut de problèmes de vertèbres, qu'elle devait avoir très solides...
Le psoriasis de mon père
C'était embêtant, parfois très embêtant pour lui, semble-t-il. Mais il apprit à vivre avec, en restant un parfait séducteur. Lorsque, il y a peu, je m'étais rendue à un échange d'idées, à propos de cette dermatite, je fus très surprise de constater que ceux et celles qui en étaient atteints le vivaient très mal. Et quelques échos, de-ci, de-là, me laissèrent songeuse, par ailleurs.
« Vous avez vu cette dame, avec ses croûtes, au niveau des tempes !? J'ai bien veillé à ne pas trop m'approcher, c'est peut-être contagieux... »
J'eus l'occasion, à plusieurs reprises, d'entendre ce genre de réflexions.
J'avais presque envie de leur rire au nez, à ces gens : si cela devait l'être, contagieux, je le saurais... En effet, durant mon enfance et mon adolescence, j'avais eu tout loisir de contempler ma mère, grattant, inlassable, avec un peigne à dents très fines – le décrassoir – d'épaisses croûtes blanc-jaunâtres, sur la tête de mon père. Elles apparaissaient surtout à la racine des cheveux, au niveau du front. Par contre, de grosses plaques, au niveau des coudes, luisantes, restaient davantage accessibles à leur porteur, et je voyais toujours mon père, avec application, y éplucher, carrément, de grands lambeaux d'écailles, avec je ne sais plus trop quel instrument. Je crois bien qu'il s'agissait d'un petit scalpel. Sans que cela paraisse d'ailleurs spécialement douloureux. Il paraît que cela démangeait. Autour des plaques de croûtes blanchâtres, il y avait un cerne rouge. Et lorsque les plaques tombaient, on voyait, par-dessous, cette peau rougie apparaître. Ma mère, parfois, me confiait, quand j'étais davantage en état de comprendre : « C'est sa punition ! » Je n'avais pas trop besoin de savoir pourquoi. Le fait qu'il ait adoré me distribuer une bonne fessée chaque fois que mon frère la méritait justifiait parfaitement à mes yeux « la punition ». Mais il y avait aussi quelques autres raisons, bien sûr, pour donner un peu de sens à l'expression de cette idée...
Il paraît que ce psoriasis se manifestait également au niveau des aisselles, et des genoux, et des plis, entre les jambes. Au niveau des ongles, il y en avait un peu, aussi.
Ma mère prenait un grand journal, le positionnait sur la table de cuisine, et se mettait « à gratter ». En tremblant presque de volupté. Curieux, mais vrai ! Moi-même, contemplant cela, fixement, je n'eus pas détesté non plus, inlassable, faire tomber de la peau ce qui visiblement n'y avait pas sa place !
Tout, à l 'époque, se faisait dans la cuisine. J'entends par là, non seulement la préparation des repas, mais la couture, la broderie, le bricolage, la lessive, la toilette, par là j'entends le lavage du corps. Seuls les privilégiés possèdaient une salle de bain. Le chauffe-eau nécessitait alors d'être alimenté au bois. C'était le cas dans notre grand appartement, à la gare de Strasbourg. J'ignore à quel rythme nous étions baignés. Sans mentir, je puis dire : pas très souvent. Entretemps, parfois, un demi-cochon (mon père avait des relations), macérait, entouré de gros sel, dans la baignoire, à la place des humains. Tout se faisait dans la cuisine, donc, surtout, l'hiver, par économie de chauffage.
Mon père essaya plusieurs pommades de l'époque. Dont surtout l'une qui sentait très fort le goudron. (J'ai appris que ce traitement était préconisé, encore de nos jours).
Entre deux séances de grattage-pommadage, il vivait tranquille et sans complexes. S'occupant à exercer dignement sa profession, d'abord de chef de gare, puis d'inspecteur, de rentrer à l'heure à midi (le soir c'était moins évident), de lire son journal, d'écouter sa radio (la TSF, à l'époque), de fumer la pipe et le cigare, et de hausser les épaules à chacune de remarques innocentes mais répétitives de ma mère.
Cela dans ses BONS jours.
Entretemps, toujours digne et sachant plaire aux femmes, il n'était point gêné outre mesure par ces blanchâtres excroissances qui, pourtant, en aurait complexé plus d'un.
Les gens qui n'ont pas vécu dans ce contexte sont actuellement d'autant plus interpellés par ces plaques qu'ils vivent dans un soucis d'hygiène à mon sens exacerbé. Le mieux est l'ennemi du bien, et d'évidence la peau des humains va finir par leur jouer des tours à force d'être vaporisée, tartinée et imprégnée de produits pétroliers baptisés déodorants, raffermissants, astringeants, désinfectants, etc.
Fin de l'épisode
Sim
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Séries de blagues et BD
créées par Sim. Bon amusement...
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Activité THEATRE
J'ai le plaisir de vous présenter icisous forme de vidéos...photos etc...les activités de la troupe de théâtre les Barbies Turiques-et-Rac.Troupe que j'ai mise sur pied dans le cadre de mes activités de présidente de l'association Cancer-Espoir. (Voyez P'TIT CANARD DES GRANDES PERSONNES). La troupe a pour mission de présenter une pièce satirique et burlesque, La Fée Cigarette, dont j'ai écrit le scénario.
Une première vidéo, ci-dessous, vous présente une répétition de la scène 2 de l'acte 2, dans le cadre d'un partenariat avec le collège Jean-Marie Pelt de Hettange-Grande.Quelques élèves participent ici au jeu, en compagnie des adultes...
La Fée Cigarette - acte 2- scène 2 - Répétition avec les élèvesUn film de Simone Schlitter pour l'association Cancer Espoir
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Les bienfaits du sport...de glace. J'ai pratiqué de longues années durant un sport passionnant : la danse sur glace. J'ai débuté à 45 ans - Puis interrompu, pour reprendre le flambeau à 67 ans. Jusqu'à presque 79 ans. Voyez détails ci-dessous
Sur la 1ère vidéo : 78 ans...je danse avec Christian le canasta-tango à la patinoire de Metz Sur la 2è vidéo : 76 ans...je danse en solo la Golden-Skater-Valse à la patinoire d'Amnéville, dirigée par Steve Sur la 3è vidéo : Ici, en duo avec Steve, le Canasta-Tango C'est un sport qui développe plein de qualités : éducation à la rapidité des réflexes, à la mémoire gestuelle,à la souplesse, à l'équilibre, au courage...renforcement de muscles peu sollicités dans "la vie habituelle", etc.etc. Juste pour vous dire : je suis née en 1931... Je pourrais encore me livrer à ce sport actuellement.(Sans entraînement, bien sûr, ce serait moins gracieux..!) Toutefois, une fragilisation au niveau genou me rendrait vulnérable: je risque de ne plus savoir "bien tomber"...c'est tout le problème...(qui prendrait soin de mon chien dans ce cas !?)
Les bienfaits du sport : Simone à la patinoireLes bienfaits du sport |
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