« Daniel Vauthier, l'art de regarder » : différence entre les versions

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Daniel Vauthier est né dans le sud de la Haute-Marne, à Fayl-Billot, le pays de la vannerie. Il a fait ses études à Epinal puis travaillé dans les Ponts et Chaussées avant son service militaire en Algérie. A son retour, il cherchait un emploi et a répondu à l’appel de la sidérurgie.


C’est ainsi qu’il a découvert la Lorraine :

« j’ai débarqué à Hayange, j’avais juré que je ne resterais pas ! » dit-il quelques décennies plus tard en riant.




Où avez-vous travaillé ?

J’ai travaillé chez De Wendel, j’ai changé 5 ou 6 fois de nom d’employeur sans changer d’usine, au fil des restructurations. J’ai démarré par le bureau d’études comme dessinateur industriel, puis au bureau technique de fabrication, puis j’ai terminé au bureau technique d’entretien où je gérais le suivi des entretiens et travaux neufs.

C’était au laminoir, à St Jacques, le laminoir qui fait des rails, « la rail au Saint-Jacques » comme on disait!

Quand je suis rentré, il y avait 4400 personnes, maintenant il en reste environ 450, bien sûr beaucoup de choses ont disparu, ce n’est plus la même usine.




Votre carrière s’est terminée abruptement...

Oui, j’ai été mis à la porte à 50 ans comme beaucoup. Ma vie professionnelle s’est arrêtée à ce moment-là sans que j’aie le choix. C’était un peu dur car nos enfants faisaient des études supérieures qu’il fallait financer et arrêter à 50 ans, c’est dix ans de carrière en moins.

Une vie professionnelle écourtée de 10 années, c’est une grosse perte pour la retraite... 





Vous avez toujours été engagé dans le domaine culturel

Ah, oui, la liste est longue ! Depuis qu’on vit à Veymerange, j’ai participé à la création du centre des Grands Chênes , un centre socio-culturel où j’ai été au CA pendant plusieurs années.

J’ai été aussi de l’aventure des « Artistes Libres de Veymerange », une association qui regroupait des peintres, des photographes...

Et puis de l’association « Etre » près de Longwy qui faisait la promotion culturelle d’artistes avec expositions, visite de musées, écriture et concours de nouvelles. « Etre » a duré 20 ans.


Mais encore ?

Je peux citer le comité de Jumelage Thionville Gao, une association où s’investit beaucoup mon épouse (Bernadette Vauthier, une existence tournée vers les autres), et bien sûr, depuis 25 ans, l’Office du Tourisme de Thionville dont je suis le vice-président.

Il y a eu la création du « Prix Charlemagne » il y a plus de vingt ans en liaison avec le club photo. Il se tient tous les deux ans et concerne ce qu’on appelle des images d’auteur, des séries. Nous gardons les séries lauréates entre deux concours pour les exposer dans la région (Kirchberg, Arlon, Illange, Géric …)


(installation de l'exposition "Prix Charlemagne" à Geric, Thionville)


Comment êtes-vous venu à la photo ?

Je n’ai jamais suivi de cours, je suis autodidacte. Ma mère faisait de la photo, mon frère aîné aussi, je le regardais, j’ai appris en famille. Il y avait un appareil photo à la maison, je m’en servais.

J’ai acheté mon premier appareil en Algérie.

Plus tard au bureau d’études à Hayange, un de mes collègues m’a fait découvrir le club photo d’Hayange.

C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à vraiment « m’exprimer par l’image ». C’est l’aspect artistique qui me passionne le plus, moins la technique.


Votre engagement pour l’art photographique, c’est aussi beaucoup de bénévolat...

Avec le club, j’ai découvert qu’il y avait des salons, des expositions. Puis j’ai migré vers le photo club de Thionville dont je suis par la suite devenu le président pendant 25 ans, jusqu’à la fusion avec le club photo SNCF de Yutz, que je fréquente toujours, en tant que simple adhérent.

Je suis toujours au CA de l’Union Régionale où j’ai été dans le passé vice-président, responsable des concours, secrétaire, organisateur de salons .


Vous avez un site web où l’on peut voir certaines de vos photos

C’est mon fils qui gère mon site, je l’avoue, il est web master.


Beaucoup de vos photos sont liées à l’architecture...



C’est peut-être lié à ma formation de dessinateur, j’aime bien le graphisme de toute façon, même dans des photos de personnages, il y a des rapports graphiques dans la composition.

J’ai récemment visité le musée Pompidou-Metz avec un groupe de photographes européens francophones dont je fais partie. Là, avec l’exposition De Witt, je me suis régalé, par rapport au graphisme.


Certaines de vos photos font penser à des tableaux de peinture contemporaine abstraite...

J’aime le travail sur la forme et la couleur, sur les matières, les matières et les ombres, ça me plaît depuis longtemps.

J’aime bien que ça soit épuré, je veille à éliminer au maximum les choses qui n’apportent rien au sujet de la photo.







Vous semblez aimer photographier les détails

Les choses que personne n’aura vues, il faut regarder, apprendre à regarder.

J’ai une série faite en deux heures de prises de vue sur le port d’Erquy, ce sont des restes de bateaux de pêche. Je n’avais pas d’appareil numérique à ce moment.

J’ai encore mon labo d’ailleurs, c’est la caverne d’Ali Baba, le matériel est toujours utilisable, même si je l’utilise peu depuis le numérique




Vous avez peu de photos de faune, de flore ?

Non, j’aime bien les regarder, mais c’est tout et aussi je fais très peu de paysages, (« je sais pas bien faire », dit-il ), non , c’est vrai, j’admire les paysages mais je ne sais pas les mettre dans l’appareil, c’est un domaine où je ne suis pas à l’aise.

J’en fais quand je trouve du graphisme dedans !


Un autre de mes thèmes favoris, ce sont les panneaux. J’aime les clins d’oeil. La photographie manque parfois d’humour. C’est malheureux. Il y a quelques exceptions comme le regard de Doisneau, d’Elliott Erwitt.



Vous photographiez beaucoup en noir et blanc




En fait, avant le numérique, je ne faisais presque que du noir et blanc.




Mes portraits maliens, je ne les imagine pas autrement.



Pour vous la photo, c’est plus qu’un loisir, c’est une passion ?


Comment dire, c’est un art de vivre, c’est un regard permanent, même si je n’ai pas d’appareil, je fais des photos dans ma tête (c’est souvent les meilleures d’ailleurs!).

Et j’aurais aussi rêvé de faire de la sculpture, faudrait une deuxième vie !...


Depuis 2012 Daniel Vauthier est Maître FIAP (« mon bâton de Maréchal », dit-il !).

Seuls peuvent prétendre au titre les photographes qui ont déjà gravi les niveaux précédents : artiste FIAP et excellence FIAP. Tous les ans de nouveaux maîtres FIAP sont nommés après étude d’un dossier qu’ils déposent. En 2012 seul Daniel a eu le titre en France (11 photographes l’ont eu au niveau mondial).

Daniel Vauthier a par ailleurs reçu la médaille de bronze du tourisme.



Voir aussi le site personnel de Daniel Vauthier:[1]


Exposition à Verdun, été 2013

Les photos de Daniel Vauthier représentant le Mali en temps de paix sont exposées en vis à vis avec des photos du Ministère de la Guerre qui représentent la période récente de conflit. Cette exposition se tient au Centre Mondial de la Paix. (le site du Centre: [2])