Station 10 : Des insectes et des plantes

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Pourquoi un hôtel et des abris à insectes?

Les insectes sont de petits animaux dont le corps, composé de trois parties : tête, thorax, abdomen, est recouvert d'un exosquelette. Ils possèdent généralement six pattes, quatre ailes et deux antennes (ce modèle diffère suivant l'évolution des espèces). Innombrables, se multipliant extrêmement vite, on les retrouve partout dans notre environnement où ils jouent de nombreux rôles au sein des écosystèmes. Les abris et les hôtels à insectes permettent l'implantation durable d'un grand nombre d'insectes auxiliaires (insecte qui a sur l'environnement un impact positif pour l'Homme) en leur offrant un abri, un rempart contre les prédateurs et un lieu propice à la reproduction. Ces conditions favorisent le développement d'une population locale d'insectes nombreuse, diverse et variée en terme d'espèce, et renforce la biodiversité du lieu par sa contribution à l'équilibre de la chaîne alimentaire. L'aspect décoratif n'est pas non plus négligeable, puisque la conception d'un hôtel à insecte amène, au sein de son espace, à jouer avec les couleurs, les textures et les formes tout en assurant à chaque espèce d'insectes que l'on souhaite abriter de trouver l'espace qui lui est dédié.


Rôle des insectes dans l'écosystème :

  • Source de nourriture :

Que ce soit sous forme d'oeuf, de larve ou d'adulte, les insectes par leur grand nombre et leur richesse nutritive constituent un met de choix et la base de l'alimentation de nombreux animaux : oiseaux, petits mammifères, reptiles ou encore batraciens.

  • Nettoyeurs de la nature :

Certains insectes, de par leur régimes alimentaires, recyclent les éléments constitutifs de la matière organique morte ou issue des excréments et excrétats d'êtres vivants qu'ils décomposent. Ainsi, ces éléments pourront à nouveau rentrer dans le cycle du vivant en étant absorbés et utilisés par la flore. Ces insectes font partie des décomposeurs. Parfois ils jouent aussi un rôle de détoxification en décomposant les éléments toxiques présents dans l'environnement, ce qui pousse le génie biologique à développer de nouveaux processus dans la réhabilitation de sols pollués qui s'appuient sur ces insectes.

  • Pollinisation :

Les insectes butineurs qui se nourrissent du pollen des fleurs couvrent involontairement leurs corps, leurs pattes et leurs antennes de grains de pollens des fleurs qu'ils butinent et déposent dans celles-ci quelques grains de pollen des fleurs qu'ils ont précédemment butinées. C'est par ce processus, auquel se sont adaptées les plantes à fleurs et dont les insectes sont les acteurs involontaires, que se déroule la pollinisation des fleurs, c'est à dire leur fécondation et donc leur reproduction.


Les insectes que vous pouvez observer aux Basses Terres :

  • Coccinelle : Coccinella septempunctata

Coléoptère de la famille des Coccinellidés, elle est commune à tous les milieux où elle vit sur les arbres, les arbustes et la végétation basse. Très reconnaissable à ses élytres rouges-orangés bombés, tachetés de sept points noirs et à son pronotum avec deux taches blanches. La coccinelle est considérée comme l'amie des jardiniers puisqu'elle est le prédateur naturel des pucerons qui sucent la sève des plantes. Très vorace, aussi bien sous forme de larves que sous sa forme adulte, elle est capable d'en dévorer jusqu'à une centaine par jour.

  • Perce-oreilles : Forficula auricula

Dermaptère de la famille des Forficulidés, il apprécie les milieux cultivés où il se cache sur le sol, entre les feuilles et les fleurs ou sous le bois et les pierres et sort la nuit pour se nourrir. Insecte omnivore, il peut parfois manger les pucerons pour la plus grande joie des jardiniers mais cause aussi parfois de sérieux dommages dans les potagers de par son caractère fouisseur. Il est très reconnaissable à son abdomen noir et allongé, terminé d'une paire d'appendice abdominaux recourbés appelés cerques. Le perce-oreille peut voler mais il le fait rarement car le pliage de ses ailes pour les abriter sous ses minuscules élytres est une opération très complexe. La femelle se montre remarquablement attentionnée avec ses oeufs et avec les petits qui en sortent jusqu'à leur première mue. Quatre stades larvaires se succèdent jusqu'à la forme adulte pendant lesquels les petits prennent peu à peu leur indépendance.

  • Carabes : Carabus auratus

Coléoptère de la famille des Carabidés, il peuple les champs, les jardins et les terres sablonneuses de l'Europe de l'Ouest. Ce beau coléoptère est pourvu de mandibules puissantes qui lui permettent de dévorer une fois et demi son poids d'escargots, de limaces et de vers de terre par jour, ce qui est très apprécié des jardiniers et lui vaut le surnom de “jardinière“. Ses élytres aux couleurs chatoyantes recouvrent des ailes atrophiées, ce qui l'empêche de voler. Sa longévité de deux à trois ans et son mode de vie diurne sont des exceptions parmi les coléoptères.

  • Chrisope : Chrysoperla lucasina

Névroptère de la famille des chrysopidés, elle est très répandue en Europe méditerranéenne et en Afrique du nord. Elle est reconnaissable à son corps fin et vert, recouvert de grandes ailes transparentes, nervurées de vert et disposées en toit au repos mais aussi à ses très beaux yeux. La femelle Chrisope pond ses oeufs sur les feuilles et les tiges colonisées par les pucerons garantissant à sa larve vorace de quoi se nourrir. La particularité de ces oeufs est que la femelle les perchent sur un pédicelle d'un centimètre de haut pour le mettre à l'abri des prédateurs. Sa larve, surnommée le lion des pucerons, se nourrit de pucerons, de Thrips, d'Aleurodes ou encore de Cochenilles qui sont autant de parasites pour les cultures, ce qui fait de la chrisope l'un des meilleurs auxiliaires du jardinier.

  • Osmie : Osmia rufa

Hyménoptère de la famille des mégachilidés, elle peuple les paysages ouverts, les lisières des forêts et même les agglomérations. Elle est reconnaissable à son abdomen orange-brun et velu. Cette abeille annonciatrice du printemps creuse des galeries dans le bois sec se trouvant sur son territoire dans lesquels elle pond ses oeufs qui vont éclore et dont vont sortir des larves qui, nourris de pollen, donneront les jeunes adultes. Ses abeilles sont les amies du jardinier puisqu'elles pollinisent les fleurs des arbres fruitiers qui sont leurs préférées.

  • Xylocope : Xylocopa violacea

Hyménoptère de la famille des apidés, il peuple les prairies, les friches, les vallées ensoleillées et les jardins. Reconnaissable à sa taille, c'est la plus grande des abeilles solitaires d'Europe, et à la coloration sombre, bleu-violet, de ses ailes et son corps, le xylocope peut paraître impressionnant mais est en réalité totalement inoffensif. Cette abeille hiverne à l'abri d'une grange ou dans un arbre creux sous forme d'imago. Elle se réveille au printemps pour se reproduire. Elle fore le bois de ses mandibules puissantes pour y creuser un tunnel où elle aménagera des cellules séparées de parois de sciure de bois agglomérée avec de la salive. Chacune des cellules contient une larve et du pollen issu des fleurs que le xylocope butine inlassablement, pouvant parfois s'éloigner jusqu'à cinq kilomètres de son nid quand les fleurs se font rares.


Et bien d'autres...


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