Katherine Kombia: une A.M.A.P à Thionville

De Wikithionville
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Katherine Kombia est née dans un petit village de Bretagne. Son père, musicien, tenait une café-restaurant avec sa mère, couturière. Le restaurant était la cantine d’une petite entreprise du village et chaque week-end son père jouait de l’accordéon pour les habitués.

La famille avait son potager et les enfants allaient chercher le lait, le beurre et les œufs dans une ferme voisine. De cette enfance rurale Katherine a gardé la nostalgie de produits frais, de saison et de qualité.

Aujourd’hui, elle est la présidente de Terre citadine, une association dont l’objectif est de créer sur l’agglomération thionvilloise une AMAP, association pour le maintien de l’agriculture paysanne, affiliée au réseau national.


Une A.M.A.P est l’association d’un maraîcher et d’un groupe de consom’acteurs :

Le maraîcher s’engage à :

- approvisionner régulièrement et fournir des produits de haute qualité (sanitaire, nutritionnelle) selon les modalités définies avec l’association (agriculture paysanne ou bio)

- être « transparent » sur les conditions économiques, sociales et écologiques de production

Les adhérents à l’A.M.A.P s’engagent à :

- acheter à l’avance la récolte sur une période donnée pour recevoir un panier hebdomadaire

- être Solidaire dans les aléas de la production : partage des risques et des bénéfices naturels

- participer à la vie associative : organisation des distributions de paniers, participation aux travaux collectifs (2 demi-journées minimum par an)



L’idée de monter une A.M.A.P est venue à katherine Kombia en faisant ses courses : un jour, elle réalise que salades et pommes de terre font beaucoup de kilomètres avant d’arriver au supermarché. N’y a-t-il pas moyen de faire autrement ?

Un tchatche-café organisé sur le thème de l’AMAP[1] par l’association d’éducation populaire A.T.T.A.C[2] au début de l’été 2008, attire une trentaine de personnes : le sujet intéresse les citoyens !

Un collectif est alors organisé qui se charge de démarrer le projet et prendre les premiers contacts.

Fin 2009, l’association Terre citadine est crée avec cinquante cinq adhérents. Pour les membres de l’association, il ne s’agit pas de changer le monde mais d’obtenir une amélioration concrète à une échelle humaine.

dessins: Lefred-Thouron


Cinquante cinq adhérents, c’est un bon nombre car une A.M.A.P ne peut pas fonctionner correctement en augmentant indéfiniment sa production. C’est pour cette raison que dès qu’une A.M.A.P atteint un seuil d’adhérents suffisant, elle essaime. C’est à dire qu’elle parraine la création d’une autre association, en lui faisant profiter de ses acquis et de ses savoirs pratiques.


Les municipalités de l’agglomération de communes sont intéressées par le projet, Yutz par exemple, a proposé des terres à exploiter le long de la Moselle et Thionville, un verger à réhabiliter sur la colline de Guentrange. La fin de l’ère sidérurgique et la proximité du Luxembourg ont attiré de plus en plus de transfrontaliers à Thionville. Il a fallu beaucoup construire pour loger tout le monde et cela s’est souvent fait au détriment des parcelles de maraîchage.

Aujourd’hui, les derniers maraîchers existant sur le secteur sont en instance de retraite et Terre citadine cherche encore un maraîcher avec qui s’associer et développer son modèle d’agriculture. Le C.F.P.A[3] de Courcelles-Chaussy à côté de Metz, organise depuis un an une formation au maraîchage bio. Un partenariat est à l’étude et c’est peut être de là que viendra le futur maraîcher de Terre citadine.