Rencontre avec Didier
Je m'appelle Didier.
Je participe à l'atelier slam de la bibliothèque des basses-terres.
J'ai toujours eu un souci pour m'exprimer, discuter, extérioriser mes sentiments... Mes symptômes de déficience psychologique se sont déclarés en 1992 et j’ai souffert d’une profonde dépression jusqu’en 1995. J'ai commencé à fréquenté le CATTP un an plus tard. On y faisait des ateliers visant à développer l’expression, des activités manuelles et des séjours également. Par exemple, un voyage en Alsace d’une semaine avec d'autres CATTP m'a permis de réaliser que je pouvais me sortir de ma situation car certains m'ont demandé si j'étais infirmier. Cette méprise m'a fait prendre conscience qu'aux yeux des autres je n'avais pas l'air d'un patient.
En 1999, j'emménage à Thionville ce qui me permet d’être plus présent au CATTP. Le jour de mes 30 ans (juillet 2000), je réalise que le temps était venu de reconstruire ma vie. Je m’inscris donc à une activité pour chaque jour de la semaine, ce qui me donne un rythme de vie et je considère cela comme un travail à temps plein. Les ateliers de calligraphie ou d'écriture, et ma participation au journal (le petit Van Gogh) m'ont apporté un réel bien être, et l'envie d'écrire est née.
L'EHS, Entraînement à l'Habilité Sociale est un jeu conçu pour les CATTP. C’est un jeu à plateau avec des cartes questions, mise en situation (jeu de rôle). Cet atelier m’a beaucoup aidé, il m’a permis de gérer l’angoisse ou le stresse que je ressentais souvent avant un rendez-vous ou autres démarches administratives. La confiance en moi s’est développée et j’ai donc eu le courage de me lancé, de faire le projet d’un reclassement professionnel.
En Mai 2005, je débute une formation : « Assistant en Comptabilité et Gestion » au centre de réadaptation de Mulhouse. Cette formation de 18 mois m’a permis de décrocher un Titre Professionnel de niveau BAC et m’a servi à l’obtention d’une main levée de curatelle.
Ma reconversion professionnelle terminée, je retourne au CATTP. À l’atelier EHS, on a envie d’en savoir plus sur les Groupes d’Entraide Mutuelle. On se renseigne donc sur les rôles et les buts de ces associations et on en conclut qu’elles sont un excellent tremplin vers une vie sociale « normale ». On se dit qu’il serait bien d’en créer un à Thionville et on se met à travailler sur ce projet.
J’ai connu Patrick Gori au temps où il travaillait au CATTP. Le jour de l’Assemblée pour la création du GEM, personne ne s’était proposé à la présidence. Heureusement, Patrick était présent, il était conscient de l’importance et des bienfaits dont ce projet était porteur. Il a donc décidé à cet instant de se porter candidat et je l’en remercie car le GEM n’aurait pas pu être créé sans cet engagement de sa part.
Après cela, je décide de me retirer pour reconstruire ma vie sociale. Je me mets à chercher du travail et un appartement car mon bail à Thionville avait été résilié au moment de mon départ pour Mulhouse. Je trouve un emploi à Sarreguemines et un appartement à Puttelange aux lacs (nous sommes en 2007). Je travaille 18 mois en 3 postes sur machine, je fabrique des pièces de boites de vitesse. Les deux premières semaines étaient un peu dures mais ensuite j’ai pris le rythme et je m’y sentais bien. Je rencontre ma compagne en janvier 2009, mon CDD n’a pas été renouvelé (crise) alors je m’installe chez elle. Ma fille Manon nait en avril 2010 et je bénéficie d’un congé parental. Je prends plaisir à m’occuper d’elle et j’en profite pour agrandir notre foyer.
Je reviens à présent régulièrement au GEM. Dominique m'a proposé de l'accompagner à l'atelier Slam. J'ai pensé que ça me permettrait de m'exprimer et je me suis vite senti inspiré. Comme beaucoup, je ne connaissais que Grand Corps Malade. L’animateur ne nous fait pas des cours. Il nous inspire et il déclenche des « trucs », il sait bien nous valoriser. Il dit que mes textes sont forts et riches et que ma lecture ne fait pas ressortir d'émotions. Il compare ma lecture à la lecture d’une liste de courses. Cela a été dur à entendre sur le moment mais ça m’a permis finalement de travailler la chose et je pense avoir fait des progrès. J'écris mes textes avec un certain rythme comme s’ils étaient destinés à être mis en musique. J'ai tendance à lire trop machinalement alors qu’il faut penser à raconter une histoire. Je préfèrerais n'avoir qu'à les écrire mais d'un autre côté, s'il faut les lire, je le ferai. Personne n'est mort d'avoir été un peu ridicule. Il y a quelques années, je n'aurais même pas essayé. C'est un travail d'apprendre à parler devant des gens.
Nous avions prévu de présenter nos textes à la fête de quartier des basses-terres mais celle-ci a été annulée. J’ai trouvé cela dommage car j’avais envie de passer outre l’angoisse de lire un de mes textes devant un public. Pas grave car chose faite à L’Assemblée Générale du GEM. Nos textes devraient être affichés sur la palissade du 3ème Lieu en construction à Thionville.
Depuis l'atelier, je sens une différence dans ma manière d'écrire et même un peu dans ma manière d’être. J’ai l’impression que mon esprit s’est un peu ouvert comme si mes horizons s’étaient élargis. J’ai réalisé l’importance que pouvaient avoir les mots et je me sens plus inspiré quand je dois écrire un courrier administratif par exemple. Le choix des mots est devenu plus aisé pour moi. Ils sont plus juste et plus conforme à ce que je veux dire. Je fais bien plus attention aux mots que j'utilise et cela me sera d’une grande aide pour la rédaction de mes lettres de motivations. Pour finir j’aimerais dire que mon passé peut paraître chaotique, c’est d’ailleurs ainsi que je le percevais jusqu’à il y a quelque temps. Si je pouvais recommencer ma vie, je pense que je n’y changerais finalement rien car il m’a mené à ce que je suis aujourd'hui et je n’ai plus envie d’être un autre.
Le Parolier qui parodie
Le parolier qui parodie
Nous envoie je vous le dis
La source qui nous unit
Pour nous donner la Vie
Le parolier qui parodie
Nous envoie je vous le dis
L’esprit de son dessein
Pour vaincre le malin
Le parolier qui parodie
Nous envoie je vous le dis
Ce qu’il faut pour être heureux
Et vivre avec les cieux
Le parolier a parodié
Et c’est à tout jamais
Que ceci est inscrit
Et vient de son esprit
Le parolier qui parodie
Nous envoie je vous le dis
Le parodié bien inspiré
Pour comprendre le parolier
Le pêcheur
Aimer la poisson
Choisir l’appât
Monter l’hameçon
Sentir son aura
Ferrer
Retenir
Fatiguer
Étourdir
Mouliner
Gagner
Écailler
Évider
Attiser
Enflammer
Griller
Manger
Rassasier
Digérer
Puiser
Expulser
Que c’est bon le poisson
Je te demande pardon
Travail sur un thème tiré au sort : jalousie
Sur les traces de mon chemin
En route vers la joie
M'accompagne l'esprit malin
Pour me faire perdre foi
Je vais et je viens
Sans assouvir ma faim
Tout autour il y a certains
Qui pensent que tout va bien
Peut-être sont-ils insensibles
Et ne font pas tout un foin
De ces moments pénibles
Qu'ils savent laisser loin
Ils pensent que c'est mieux
Et qu'il n'y a point de Dieu
Mais moi pour vivre heureux
Je vais auprès des cieux
Quand je cesse de jalouser
Toutes ces petites gens
Je sens m'abandonner
L'esprit du mal si déprimant
Ensuite je peux aller
Évoluer sur mon sentier
Continuer à avancer
En bonheur bien mérité
Si je n'ai plus l'envie
De me fondre dans la masse
Si tout leur réussi
Je préfère mes propres traces
Se rapprocher toujours de soi
Pour moi c'est ça la loi
Car c'est bien au fond de moi
Que je peux trouver la foi
Travail sur le thème du voyage / utiliser tous les styles de rimes
ET MAINTENANT
Quand dans ma vie
Ma vision s'assombrit
Je m'assois et je vois
Tout ce qui vit autour de moi
Là, je sens mon esprit
Toujours prêt à s'évader
S'évader pour s'alimenter
De cette grande source de vie
De retour en mon âme
Mon esprit éclairci
Je peux jeter mes rames
Et sentir mon cœur qui me sourit
Mon âme réjouie
Mon esprit conquis
Mon corps assaini
Mon voyage est ici