Angela Simonyan est née le 27 aout 1994 en Arménie. Sa grand-mère et sa mère ont connu l’Arménie soviétique. La grand-mère regrette une époque où tout le monde avait du travail, elle travaillait en usine, la mère apprécie la liberté d’expression qui existe aujourd’hui, elle était professeur de Musique.
Pour elles, la France était un pays de culture et d’égalité entre les hommes et les femmes, les riches et les pauvres, un paradis humanitaire. Le pays de la liberté.
En attendant, sa mère et sa grand-mère suivent les cours de français de la paroisse notre Dame[1] Elle se souvient trop bien quand elle ne parlait pas encore français et que personne ne l’aidait. Il lui a fallu un mois pour commencer à parler. Quand on arrive sans parler un mot et que personne ne comprend ce qu’on dit, il faut décider d’apprendre très vite pour s’adapter.
Angela va au collège et suit les cours de violon d’Elisabeth Bauer au conservatoire. A la demande M. Filippi, curé de notre Dame, Roland Kirch qui a une longue carrière de violoniste symphonique derrière lui, a accepté de faire répéter Angéla.
Angela fait du violon depuis l’âge de huit ans.
Pour elle, la musique c’est comprendre et sentir, apporter quelque chose de soi dans le jeu. A l’église notre Dame, Angela a joué «l’oiseau» un morceau de Komitas, célèbre musicien arménien exilé à Paris pendant le génocide. La musique veut ce qu’elle veut , l’émotion passe et les larmes viennent aux yeux de ceux qui l’écoutent.
En Arménie, Angela a eu le 1er prix du concours « route de la renaissance » quand elle était en 6ème. En 2006 elle a quitté la chorale à la quelle elle appartenait pour se consacrer au violon et deux mois après la chorale partait en France accompagner Charles Aznavour et Hélène Ségara (qui est aussi d’origine arménienne) sur la scène de l’Opéra Garnier à Paris … Et la voilà ici, elle a laissé ses amis derrière elle et commencé son autre vie à zéro. Angela voulait partir, elle ne pouvait plus continuer à jouer du violon là-bas.