Édito
« La pollution », voici le thème que nous avons choisi pour la nouvelle édition de notre journal. Nous avons choisi de le traiter chacun à notre manière, avec notre subjectivité. Au programme ? Informations, recherches, billets d'humeur, ... Nous vous souhaitons à tous, une bonne lecture !
Vous avez dit « pollution » ?
Dégradation de l'environnement par des substances (naturelles, chimiques ou radioactives), des déchets (ménagers ou industriels) ou des nuisances diverses (sonores, lumineuses, thermiques, biologiques, etc.).
Nous avons donc voulu savoir ce qu'était vraiment la pollution. Quels types de pollution existent-ils ? Ils sont définis selon que l'on s'intéresse aux types de milieux pouvant être pollués, ou aux différents types de polluants.
- Pollution atmosphérique
- Pollution biologique
- Pollution chimique
- Pollution de l'eau
- Pollution éléctromagnétique
- Pollution industrielle
- Pollution génétique
- Pollution radioactive
…
D'autres pollutions, auxquelles on pense moins, sont également :
- Pollution visuelle : dégradations visuelles qui portent atteinte aux paysages et au cadre de vie.
Exemples : sacs plastiques transportés par le vent, enseignes et panneaux publicitaires, lignes à haute tension, champs d'éoliennes.
- Pollution sonore : nuisances sonores provoquées par les activités humaines lorsqu'elles dépassent des seuils de nocivité pour l'acuité auditive, la santé ou l'équilibre des écosystèmes.
Exemples : carrière, transport (avion, train, automobile.). De ces différents exemples, on peut aussi s'interroger sur le terme pollution. Celui-ci vient du latin polluere (= por + luo) qui signifie « souiller en mouillant », « salir » et surtout « profaner ». Une définition contemporaine du terme pollution pourrait être un phénomène ou élément perturbateur d'un équilibre établi (« équilibre dynamique » dans le cas des écosystèmes) et plus particulièrement si cet élément est nuisible à la vie.
Or, en pensant aux pollutions visuelle et sonore, on pense immédiatement panneaux publicitaires », télévision, flyers distribués dans nos boîtes aux lettres. On se rend compte que bien d'autres éléments peuvent venir nous nuire au quotidien, notamment par le biais des médias. On apprend alors que dans le champ des sciences de l'information et de la documentation, le terme « pollution médiatique » et « pollution informationnelle » sont utilisés. C'est ce dont a choisi de nous parler Frédéric.
Pollution médiatique ?
Le terme « pollution informationnelle » ou « infopollution » désigne l'ensemble des nuisances liées à l'abondance d'informations peu enrichissantes ou inutiles.
On peut distinguer plusieurs formes de pollution informationnelle, dont par exemple :
- Surabondance de l'information disponible
- Désinformation (rumeurs, etc.), médiocrité ou redondance de l'information
- Abus ou effets pervers de la publicité
Je trouve que la pollution informationnelle se retrouve dans les différents médias que ce soit la presse écrite, notamment la presse quotidienne régionale, ou les radios, chaînes de télévision, comme les chaînes d'information en continu par exemple, mais les autres chaînes également.
Média, médias : Procédé permettant la distribution, la diffusion ou la communication d'œuvres, de documents, ou de messages sonores ou audiovisuels (presse, cinéma, affiche, radiodiffusion, télédiffusion, vidéographie, télédistribution, télématique, télécommunication).1
La surabondance et la redondance de l'information sont particulièrement présentes sur les chaînes d'information en continu comme BFM TV ou I Télé. Les mêmes titres, et les mêmes images sont souvent montrés en boucle. On observe aussi sur ces chaînes un sensationnalisme fort qui se caractérise par le fait de montrer des images choc.
Souvent, on remarque que les différents supports (presse, télévision, radio) véhiculent la même information, ne proposant qu'un point de vue. On peut se questionner sur l'objectivité des informations qui nous sont proposées, d'abord parce que les mêmes experts sont souvent interrogés, ne laissant pas place à un débat d'idées, mais aussi parce que l'on sait que certains groupes de presse appartiennent à des milliardaires ou à des banques ? Le Crédit Mutuel, par exemple, est actionnaire principal du Républicain Lorrain.
Certains médias se différencient en revanche, soit parce qu'ils n'appartiennent à aucun groupe financier, comme Marianne ou Le Monde Diplomatique, ou parce qu'ils nous proposent une investigation poussée d'un sujet donné. C'est par exemple le cas du magazine Cash Investigation, mené par Elise Lucet.
Le journalisme d'enquête, ou journalisme d'investigation, est un genre journalistique qui se caractérise par la durée de travail sur un même sujet et par des recherches approfondies. En consultant plusieurs sources et en interrogeant plusieurs spécialistes du sujet ou témoins des événements, le journaliste d'investigation peut trier plus efficacement les informations et découvrir des faits inédits. Sa connaissance des faits tiendra donc mieux compte de la réalité et son analyse sera ainsi de meilleure qualité. La définition du journalisme d'investigation, selon la déontologie du journalisme, implique également une indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques ou économiques, et une profondeur d'analyse qui résiste à la tentation de l'audimat ou à la course à l'exclusivité.2
Cette émission proposée sur France 2 s'attache à enquêter dans le « monde merveilleux des affaires ». Les enquêtes abordent les dérives des grandes entreprises, de la finance, du marketing et s'attaquent aussi au détournement d'argent public, à l'évasion fiscale.
Enfin, la publicité présente dans tous les médias, peut aussi avoir des effets pervers sur la manière dont l'information peut être présentée ou orientée.
Pour éviter ce type de pollution informationnelle, il est donc important de toujours porter un regard critique sur ce qui nous est proposé, et de veiller à multiplier les sources par lesquelles nous nous informons.
Sources :
1. Larousse.fr
2. « Le journalisme d'investigation » [archive], sur franceinter.fr, 17 avril 2013 (consulté le 17 avril 2013)
Art et publicité.
Voici une citation d'Andy Warhol : « L’art, c’est déjà de la publicité. La Joconde aurait pu servir de support à une marque de chocolat, à Coca Cola ou à tout autre chose. »
Et il savait de quoi il parlait ! A cette époque, dans les années 50, on assiste à la popularisation de l'art, sa chute des sphères hautement cultivées et élitistes des classes supérieures, avec le Pop Art, dont Warhol fait partie. L’artiste s’inspire alors fréquemment de la publicité pour faire son art. Andy Warhol utilise la soupe Campbell ou la bouteille de Coca-Cola comme support même de son œuvre.
D’autres comme Roy Lichtenstein ou Jasper Johns enrichissent le mouvement. Très vite, le phénomène s'établit aussi dans l'autre sens : les artistes et leurs oeuvres sont utilisés, récupérés par la publicité. Tel est notamment le cas de Lichtenstein :
Que l'on soit d'accord ou pas avec l'affirmation de Warhol, on remarque que les marques ne se sont pas gênées pour utiliser la peinture de Léonard de Vinci pour vendre leurs produits ! Prenons par exemple la marque de stylos BIC :
La Joconde ou Portrait de Mona Lisa est un tableau exposé au Louvre à Paris. C'est certainement l'oeuvre la plus photographiée et la plus connue au monde. Elle permet donc aux publicitaires qui l'utilisent d'appuyer leur communication sur une référence acquise par tous, et partout ! Le marketing, la technique sur laquelle s'appuie la réalisation des publicités, joue alors sur la mémoire collective. Souvent, un trait d'humour est ajouté pour faire fonctionner cette communication.
Enfin, l'utilisation d'une œuvre peut aussi permettre de véhiculer un message. C'est le cas du tableau La laitière de Vermeer. Le maître hollandais a vu son tableau récupéré au profit d'une marque de yaourts. Cette association artistique facilite l’appropriation d’une image d’authenticité, de savoir-faire traditionnel, retirant tout côté industriel.
Ce genre de détournement d'oeuvre est courant ! Pourtant, pour moi, la publicité s'apparente avant tout à une entreprise mensongère, consistant à vendre un produit, avec des arguments plus ou moins valables. D'ailleurs, les artistes dénoncent aussi cette hypocrisie. C'est le cas de Coluche qui, il y a plus de 30 ans, se moquait déjà d'OMO et de sa lessive qui lave « plus blanc que blanc » :
Pour conclure, n'oublions pas que la publicité peut aussi être créative, drôle, et c'est ce que célèbre l'évènement La Nuit des Publivores. Depuis 1981, cette manifestation propose aux spectateurs de découvrir le meilleur de la publicité internationale, avec en moyenne 6 heures de films publicitaires soit 500 films !!