Maxime Weier et Axel Weber, respectivement 23 et 24 ans, ont choisi un métier solide qu’ils sont sûr de pouvoir exercer partout en ces temps de pénurie de personnel soignant. Ils sont tous deux infirmiers et la sécurité que leur apporte ce métier, a permis à leur désir d’être utile de s’exprimer librement.
L’ADSAR[1], l’association qu’ils ont crée, a exposé du 30 novembre au 6 décembre salle « In vitro » à Thionville, les photos de Djibrill Dramé.
Djibrill est un artiste sénégalais, membre du collectif Mizérables grafff et ses photos montrent une jeunesse africaine qui trouve à s’occuper au pays plutôt que de céder au mirage de l’exil en Europe.
Leur rencontre s’est faite pendant le deuxième voyage d’Axel et Maxime en Afrique. Le premier avait eu lieu à la fin de leurs études en France quand ils avaient accepté ce stage proposé par l’association Visa Santé qui permet à de jeunes élèves de découvrir la réalité des soins en Afrique.
le cercle de lutte /photo Djibrill Dramé
Axel a toujours rêvé de partir, enfant il avait déjà une profonde attirance pour l’Afrique noire. Tout ce qu’il a pu imaginer a été confirmé au-delà des ses espérances. Lui qui est d’un naturel réservé peut entrer en relation avec les gens plus facilement grâce à l’hospitalité traditionnelle des Africains, jamais démentie. Là-bas, les gens viennent à lui alors qu’ici les européens, dans leur jardin, avec grillage et tout, ont perdu cette solidarité et ce sens de l’accueil. Dans le village de brousse où ils ont choisis de travailler, les cases sont ouvertes et les gens vont et viennent librement.
Chez ces villageois qui n’ont que le strict minimum pour vivre il y a toujours de quoi préparer un repas pour l’invité surprise.
C’est Gallaye Thiam, l’infirmier du village qui leur a donné l’idée de faire quelque chose pour donner un coup de pouce.
En concertation avec les plans sanitaires qui existent déjà là bas ils ont décidé de retourner à Ndoucoumane en mai prochain pour une tournée de prévention dans une quinzaine de village pendant deux semaines.
Gallaye Thiam /photo Axel Weber
Axel et Maxime iront de village en village en charrette à cheval animer des causeries de prévention sur les parasitoses et distribuer de quoi déparasiter les enfants et pallier leur carence en fer car les enfants atteints sont anémiés. Ils ont rassemblé les fonds nécessaires en France. Cela comprend une subvention de 160 € de la ville de Sérémange, les 500€ du concours du crédit mutuel, « des jeunes qui osent », que leur avait valu le projet élaboré lors de la deuxième expédition à Ndoucoumane et le produit des ventes à venir de l’exposition. Les médicaments de déparasitages, les compléments en fer et la vitamine A seront achetés sur le marché pharmacologique local pour faire marcher ce commerce et pour des raisons de coût.
Cette expérience de la Terranga, le sens de l’hospitalité propre à l’Afrique, remet notre façon de vivre en question.
Même si pour Maxime il n’est pas question de vivre à la sénégalaise, en voyant l’intérêt commun prendre le pas sur l’intérêt de chacun, comme chez nous en Europe, il a envie de transmettre le témoignage qu’il ne faut pas laisser le progrès détruire la solidarité. Le progrès nous a isolés. Nous avons le stress et la course à l’argent, et si dans la brousse, ils n’ont ni eau courante ni électricité, au moins, ils sont ensemble.