Hassniya Seguer: le déclic

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Hassniya Seguer a trente quatre ans, elle est la plus jeune d’une famille de onze enfants dont dix sont toujours vivants.

Son père est originaire d’un village des environs de Mostaganem en Algérie où il est né il y a quatre vingt trois ans : Oued Rhiou qui s’appelait Inkermann[1] du temps des français.


le mausolée du saint SIDI ABED qui est à l'origine du village

la ville dans la plaine


M. Seguer est venu en France en 1949 pour travailler à Usinor-Thionville et a fait venir sa famille en 1969 à l’occasion du rapprochement familial. Hassniya est née à Bel Air en 1975 mais sa sœur ainée Soltana avait neuf ans en 1969 et se souvient très bien de la façon exemplaire dont ils avaient étés pris en charge. Les quatre enfants étaient malades de la tuberculose à leur arrivée, ils avaient étés soignés et envoyés en cure à St Gervais, dans un sanatorium de montagne.

Dans les années 70, la famille vivait dans un quartier de vieilles bâtisses qu’on appelait le crassier, juste derrière Beauregard. Puis ils vinrent s’installer à Veymerange où Monsieur Seguer était très respecté.

Il a longtemps roulé une mobylette orange avec ses grosses sacoches pour faire les courses mais à l’âge de cinquante quatre ans il a réussi le permis auto, stimulé par le fait que sa fille Soltana le passait en même temps et par la grande patience des gens qui dirigeaient l’auto-école Péquignot à l’époque. C’est remarquable quand on sait qu’il ne savait ni lire ni écrire. Monsieur Seguer est mort le 6 novembre2009.

Hassniya n’accepte pas qu’on parle d’elle en terme d’intégration car elle est née ici mais là, dans le cas de son père on peut parler d’intégration réussie car quand elle mesure la charge que représente une famille, elle qui a trois enfants et de multiples papiers à remplir, elle admire vraiment son père pour sa capacité à se débrouiller et à faire appel aux gens compétents pour ses démarches compte tenu de sa difficulté à lire et écrire : il savait toujours précisément où se trouvait chaque papier.

Hassniya, installée avec son mari et ses enfants boucle de la Milliaire depuis trois ans , a habité six ans à St Pierre de l’autre côté de la rue Paul Albert. Elle est adhérente au centre social Jacques Prévert et trouve que l’ambiance du quartier est meilleure de l’autre côté de la rue. Elle ne peut que constater le manque de lien entre les habitants de la Milliaire et envisage sérieusement de prendre sa place dans la vie du quartier. Le déclic a eu lieu quand son fils à provoqué l’irritation du voisinage en jouant au ballon contre les portes en fer de l’entrée. Il y a beaucoup de gens âgés dans les immeubles de la boucle et elle comprend bien leur besoin de tranquillité mais là elle s’est demandé en même temps où son fils allait jouer. En constatant l’absence d’aire de jeux à proximité, elle a aussi vu qu’il n’y avait aucune structure d’accueil véritable de ce côté-ci de la rue Paul Albert : et vu que les gens ne traversent pas pour aller au centre, elle envisage de faire le relai avec Jacques Prévert pour inviter les gens à participer aux activités qui y sont proposées. Il faut changer les choses en véhiculant les idées.

Seifeddine , Hassniya et Soltana


un film tourné avec le concours de l'office du tourisme de la ville sur les quartiers de la Milliaire, de st Pierre et Beauregard

Publié par Mon Quartier, Ma ville[[2]]