Rencontre avec Laurence
Laurence est une des participantes de l'atelier slam de la bibliothèque des basses-terres.
Le groupe qui se réunit une fois par semaine, durant deux heures, sous la « direction » de Frédéric Tiburce, est un groupe hétérogène. Jeunes élèves, médecin, retraité, bibliothécaire, profs, chômeur, retraité...dix personnes qui se retrouvent autour du slam. Le but est de désacraliser la poésie, surtout auprès des jeunes. Que la poésie ne soit pas seulement le « truc chiant » de la classe de 5ème.
Laurence, et Dominique, représentent le GEM Théo à l'atelier slam. Pour Laurence, le rapport à l'écriture n'était pas facile. Elle n'écrivait que ses cours (car Laurence est professeur de maths), des textos ou quelques mails. Elle n'aurait jamais pensé avoir le temps, ou même l'envie d'écrire de la poésie. Et finalement, elle s'est découvert des aptitudes. Le premier cours était assez surprenant. L'image que l'on peut avoir du slam en France est assez fermé. On ne connait que Grand Corps Malade. On a découvert que les premiers slameurs étaient des intellectuels, aux Etats-Unis, qui se retrouvaient dans des cafés littéraires pour déclamer leur poésie. Mais en France, à la même époque, les mêmes idées avaient germé.
Fred Tiburce lui, déclame d'une manière « différente », car tout dépend bien sûr de la manière dont les textes sont déclamés.
Laurence a l'habitude de s'exprimer en cours, devant un public d'élèves. Mais elle ne déclame pas les cours. Faire vivre son texte, c'est difficile. Même si le texte est bien dit, il faut marteler les mots, bien faire les coupures, pour être toujours bien comprise.
Pour la fête de quartier aux basses terres, prévue le 1er juin, chaque participant doit choisir deux textes. Laurence est prof depuis des années, mais elle garde le trac, car c'est comme ça qu'elle reste concernée. Mais là, c'est différent même si le trac est là aussi. Ce qui fait peur, c'est le regard des autres, et pas tant celui des inconnus, car ceux-là, ils repartiront et Laurence n'en entendra plus parler. Mais les proches, ou les autres adhérents du GEM, est-ce que Laurence a vraiment envie de se dévoiler devant tout le monde ? Elle le fera quand même, car si elle ne se rend pas compte que ses textes sont bien, les autres insistent pour qu'elle les dise, alors elle les dira.
Laurence est adhérente du GEM depuis son retour de Mayotte. A cette période de sa vie, elle en a eu besoin pour se reconstruire. Aujourd'hui, elle retravaille mais elle n'a pas abandonné le GEM. Ca reste un lieu de rencontres et d'échanges. Et puis, tout ça a changé son regard sur le handicap des élèves. Elle considère aujourd'hui que c'est une chance pour eux d'être intégrés et d'avoir le droit à des formations spécialisés, adaptées. Alors qu'avant le passage au GEM, elle était comme les autres, elle ne voyait ça que comme une difficulté. « Un retard mental est en réalité un retard d'apprentissage ! » Et le GEM lui a surtout permis d'appréhender son travail de manière différente.
Et c'est cette confiance retrouvée, la sensation d'être bien intégrée, qui lui a donné envie d'aller à l'atelier slam.
L'atelier est un moment convivial : gâteaux, café... et exercices ! Jouer avec les mots pour composer des textes, créer autour des thèmes du voyage, du partage... Mais l'année prochaine, personne ne sait comment l'atelier va être reconduit. Qu'en sera-t-il des bibliothèques de quartier avec le projet du 3°Lieu ? L'équipe du slam va faire le maximum pour faire perdurer l'atelier, en essayant de créer un recueil de texte, et surtout en réfléchissant à un projet à proposer pour continuer à faire vivre le quartier.
Le voyage
Voyager c'est partir Mais pas uniquement aux confins du monde
Voyager c'est s'ouvrir Aux autres sur cette terre ronde
Il n'est pas nécessaire D'aller très loin Il faut au moins Laisser faire notre imaginaire
Ce n'est pas que le corps Qui s'en va en voyage Mais bien au dehors L'esprit vagabonde sans rage
Pas toujours besoin d'un avion D'un bateau ou même d'un ballon Pour s'en aller ailleurs Un peu d'imagination est bien meilleur
Ailleurs
J'aime le soleil sur l'Océan Quand il darde ses rayons d'or Pour que le matin, au dehors Il illumine les floots changeants
Et l'on voit le jour se lever Plein de lumière et de beauté Un ciel bleu sans un nuage Pour éloigner tous les orages
Ce n'est pas la saison des pluies Mais le momemt des alizés Quand le vent fait un doux bruit Et que l'été est prêt à arriver