Rencontre avec Raimonda

De Wikithionville

Je m’appelle Raimonda, je suis originaire d’Albanie et je suis en France depuis 10 ans.

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En Albanie, 50% de la population parle italien parce qu’on apprend cette langue grâce à la télévision. L’Italie est toute proche de l’Albanie et nous pouvons regarder les chaînes italiennes.

J’ai découvert l’Italie avec la télévision car je ne pouvais pas y aller.C'était impossible d'avoir un visa. Ce n’est qu’une fois installée en France que j’ai enfin pu partir en Italie en vacances à Senigallia (sur la côte adriatique) avec ma famille. Là-bas, nous avons passé de très bonnes vacances et j’en garde un bon souvenir. Mes enfants parlent italien, ils ont appris grâce à la télévision en Albanie. A Senegallia, on allait aussi à la plage et le sable n'y était pas comme en Albanie, il était jaune, très fin et donnait une impression de « sale ».

En Italie on a mangé beaucoup de pizzas dans les restaurants, j'ai trouvé que ces pizzas étaient meilleures. En Italie, il les font cuire dans des fours à bois, pas comme les fours électriques en Albanie.

Tout le monde aime les pizzas, on prépare la pâte c'est facile, la sauce ça va vite, la garniture avec le thon, des oignons ; il y a aussi les végétariennes : courgettes, épinards à la poêle, huile d'olive et ail, carottes, avec du chou-fleur... .Pour moi, la pizza c'est une fois tous les 10 jours en variant, une fois une pizza, une autre fois un calzone. (voir ma recette dans cet article : Les pizzas de Raimonda)

Dans ma famille, on prépare beaucoup de plats italiens. J'aime la cuisine italienne. J'ai travaillé pendant 5 ans dans un restaurant pizzeria, à Tirana en Albanie, et quelques années dans d'autres restaurants de la capitale avant de venir en France.

Quand je travaillais dans le restaurant en Albanie, j'ai commencé par faire la vaisselle. Il y avait neuf employées et seulement trois personnes avaient un contrat de travail. En Albanie à l'époque, on travaillait souvent sans contrat. C'est le patron qui décidait… Parfois je donnais un coup de main au chef de cuisine et même je le remplaçais quand il était malade. Le chef de cuisine était très stressé lorsque les commandes arrivaient à tel point qu'il sortait fumer des cigarettes.

Moi j'étais très méticuleuse pour faire les plats et je ne supportais pas quand les détails n'y étaient pas, ou si des ingrédients manquaient, ou quand le plat n'était pas bien disposé. Là, j'étais énervée, je n'en dormais pas…

Je devais préparer les listes de course, pour le restaurant. Parfois, je réveillais mon mari la nuit car j'avais oublié des aubergines. Tout cela me donnait beaucoup de stress surtout quand les journées de travail s'allongeaient à 10h00 par jour. Alors c'était difficile de s'occuper des trois enfants. Ils m'appelaient tout le temps au téléphone.

C'est lors de la reconstruction du restaurant Le Garibaldi, que j'ai rencontré une des employées et elle m'a dit : "lorsqu'il va réouvrir, ils auront besoin de monde !". Et j'y suis allée.

Aujourd'hui, ce restaurant n'existe plus. Il faisait partie d'un quartier près de la rivière Lana qui a été rasé.

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En fait, c'était une zone non constructible. Le patron en a alors créé un autre, et j'ai trouvé un travail au restaurant "Le Mondial".

Avant j'habitais dans la ville de Shengjin au nord du pays près de Leche.

Là, le sable des plages était magnifique (pas comme en Espagne où il est très gros, d'ailleurs il faut une natte pour s'asseoir, sinon ce n'est pas très agréable), il est de couleur grise, c'est très beau. D'ailleurs, il est très chaud et on dit que c'est très bon pour les rhumatismes. J'ai habité là-bas 18 ans. Je suis originaire de Korçë, on appelle cette ville le petit Paris. Mon mari venait aussi de cette ville. Mes enfants y sont nés.

Aujourd'hui la ville de Shengjin a bien changé, tout le littoral est recouvert d'appartements, d'hôtels. Mon fils, quand il y est retourné l'année dernière, ne reconnaissait plus la ville.

A Shengjin je travaillais à la poste. J'ai commencé au central téléphonique mais les trois 8 ce n'était pas bien avec des enfants en bas âge. Alors, je suis devenue facteur pendant quatre ans. Ensuite, je suis passée chef et là j'avais des horaires de travail raisonnables (de 7h à 13h00). Puis mon mari a été muté à Tirana. Là, je n'ai pas pu retrouver le même travail, c'est pourquoi j'ai été dans un restaurant pizza.

Plus tard, j'ai eu une grosse maladie, et quand je suis venue en France, j'ai été très bien soignée. La France m'a donné une seconde vie, alors, aujourd'hui, je ne voudrais plus changer de pays.


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